Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M.Sid-Ahmed Ferroukhi, a affirmé, jeudi dernier à Béjaïa, que son département planche sur un texte de loi pour réglementer strictement le phénomène de la transhumance des navires de pêche d'un port à un autre, source, de "nombreux conflit d'intérêts". "Les acteurs portuaires ne sont pas statiques. Ils bougent et vont chercher la ressource là où elle est. Mais cela n'est pas sans générer des situations conflictuelles", a-t-il dit, soulignant qu'un travail est en œuvre pour développer une réglementation stricte dans ce sens. Selon les échanges établis avec les professionnels de la mer, certains propriétaires de chalutiers se sont plaints de vivre de grandes difficultés dans l'exercice de leur métier, notamment le refus qui leur est opposé dans certaines wilayas d'y stationner sous prétexte qu'ils ne sont pas immatriculés dans la région. Et à Béjaïa, ils ne peuvent le faire à cause de la réglementation qui les oblige à pêcher en zone II, réputée peu poissonneuse à cause de l'étroitesse du plateau situé entre Béjaïa et Skikda. Ainsi ballotés, certains, ont affirmé au ministre avoir désarmé leurs navires. Les petits métiers ne sont pas en reste, tous ont fait part également de leurs mésaventures et des incursions faites dans leurs zones par ces mêmes navires, qui souvent leur pompent leur ressource, a-t-il ajouté. Au terme des échanges, avec les uns et les autres, M. Ferroukhi a appelé à une meilleure organisation mais surtout une meilleure coordination des acteurs évoluant dans le même espace portuaire, d'abord pour éviter les incompréhensions mais aussi pour permettre à chacun de valoriser ses moyens et ses potentialités. Au demeurant, au-delà de la réglementation attendue, le ministre a exhorté tous les professionnels de la mer, à "trouver un chemin de valorisation et amener tout le monde (public et privé) à s'inscrire dans une logique de développement local". Au cours de sa visite dans la wilaya, le ministre a passé en revue les infrastructures dédiées à la pêche, notamment celles en réalisation, dont la concrétisation à terme, est jugé de nature, à changer substantiellement l'état du secteur localement. Le cas vaut principalement pour les ports en construction de Tala-Ilef et Beni K'sila, susceptibles d'apporter un supplément de 15.000 tonnes de capture par an. L'actuel port de pêche de Béjaïa, n'en produisant, bon an mal an, que 3.000 tonnes.