Les principales Bourses européennes ont ouvert sur une note très hésitante, hier, les investisseurs restant prudents face aux perspectives de la croissance mondiale. À Paris, le CAC 40 progressait de 0,08% (+1,45 point) à 3 170,24 points peu avant la clôture. À Francfort, le Dax reculait de 0,05% et à Londres, le FTSE cédait 0,28%. De son côté, l'indice paneuropéen Eurostoxx 50 avançait de 0,15%. L'annonce, hier, d'une inflation moins forte que prévu en Chine a alimenté les inquiétudes sur un ralentissement plus prononcé que prévu de l'économie mondiale, après la publication en fin de semaine dernière de chiffres de l'emploi aux Etats-Unis inférieurs aux attentes. Si certains investisseurs sont tentés par des achats à bon compte, la prudence dominait dans la perspective de la tenue d'un sommet de l'Eurogroupe hier. Cette réunion intervenait dans un contexte de tensions accrues sur les taux obligataires espagnols, revenus à des niveaux critiques après avoir été un temps soulagés par les annonces du sommet européen de Bruxelles fin juin. Paris sans entrain avant une réunion européenne La Bourse de Paris évoluait sur une note stable (+0,04%), hier, dans les premiers échanges, après trois séances de baisse d'affilée, dans l'attente d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro qui suscite peu d'espoirs. L'indice CAC 40 prenait 1,38 point à 3 170,17 points peu près l'ouverture. Vendredi, il avait concédé 1,88%. Le marché parisien parvenait difficilement à se relancer après trois séances de repli consécutives, prudent avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles.Parmi les valeurs, les banques reprenaient quelques forces. BNP Paribas prenait 0,86% à 29,45 euros, Crédit Agricole 0,66% à 3,50 euros et Société Générale 0,94% à 17,69 euros. France Télécom (+0,74% à 10,26 euros) ne souffrait pas de la panne qui a fortement perturbé pendant plus de douze heures entre vendredi et samedi le réseau de téléphonie mobile d'Orange, au point de pousser l'opérateur télécoms historique à indemniser ses clients. Areva prenait 1,94% à 10,24 euros. Le groupe, en partenariat avec des électriciens comme le chinois CGNPC, fera une offre de reprise pour Horizon Nuclear Power, la coentreprise des allemands EON et RWE dans le nucléaire au Royaume-Uni.Rémy Cointreau perdait 0,54% à 88,94 euros après avoir annoncé être entré en négociations exclusives avec les actionnaires de distillerie écossaise Bruichladdich Distillery pour leur racheter la totalité du capital de leur entreprise. Vinci grignotait 0,13% à 35,83 euros après avoir a été désigné par la Communauté urbaine de Dunkerque comme "lauréat pressenti" pour la réalisation et l'exploitation de l'Arena de Dunkerque, Trigano gagnait 0,55% à 9,15 euros. Le groupe a annoncé, hier, l'acquisition d'un nouveau fabricant de remorques, avec la société Lider Expansion de Bonchamp-lès-Laval (Mayenne), qui va lui apporter 32,6 millions de ventes additionnelles. Londres : le Footsie a ouvert en hausse de 0,09% à 5 662,6 points La Bourse de Londres a ouvert, hier, en légère hausse de 0,09% à 5 662,6 points, les investisseurs restant attentifs à de mauvaises nouvelles après les déclarations de la patronne du Fonds monétaire international (FMI) sur la croissance et une inflation chinoise qui a surpris. Les valeurs bancaires rattrapaient un peu de leurs pertes de la semaine dernière, Royal Bank of Scotland s'arrogeant la meilleure progression du FTSE-100 avec +1,72% à 204,97 pence. Barclays, mise à mal depuis le déclenchement du scandale sur les manipulations des taux interbancaires Libor et Euribor le 27 juin, prenait 1,09% à 166,5 pence. Standard Chartered gagnait 0,63% à 1 436 pence et Lloyds Banking Group 0,53% à 30,46 pence. Les titres du géant suisse des matières premières Glencore et son homologue Xstrata, dont la fusion est mise en difficulté par le fonds souverain du Qatar qui demande des termes plus favorables, cédaient du terrain: Glencore perdait 1,08% à 307 pence et Xstrata reculait de 1,64% à 820,3 pence. Francfort en légère baisse, Metro en difficulté La Bourse de Francfort était en légère baisse, hier en matinée, malgré de bons chiffres du commerce extérieur de l'Allemagne en mai, de nouveau préoccupée par la crise en zone euro, et le groupe de distribution Metro était en forte chute. Dans les premiers échanges, l'indice Dax était en baisse de 0,45% à 6 381,12 points et le MDax des valeurs moyennes reculait de 0,4% à 10 407,22 points à la même heure. L'action de Metro était en queue du Dax, lâchant 6,19% à 20,45 euros. En raison d'un faible capital flottant et d'une dégringolade du cours de son action depuis le printemps, le groupe se retrouve avec une capitalisation boursière insuffisante pour prétendre rester sur l'indice vedette allemand. Or, la direction de Metro ne semble vouloir rien entreprendre pour l'éviter: "Cela ne serait certainement pas bien mais la vie continue. Le cours de l'action continuerait certainement à chuter", a déclaré son patron Olaf Koch dans un entretien au Bild am Sonntag paru dimanche. Metro se prépare aussi à des mois difficiles en Allemagne: "La crise en zone euro frustre les envies d'achat des Allemands. Nous nous attendons au mieux à une petite croissance de la consommation cette année", a ajouté M. Koch. Deutsche Bank était en recul de 1,21% à 27,05 euros, après avoir déjà perdu 4% vendredi. Les investisseurs craignent que la première banque allemande devienne la prochaine victime du scandale de manipulation du taux interbancaire Libor, après la banque britannique Barclays. Deutsche Bank fait déjà face à une série de plaintes aux Etats-Unis en lien avec cette affaire. Le titre BMW (-0,85% à 55,94 euros) ne profitait pas de l'annonce d'un investissement supplémentaire de 250 millions de livres (315 millions d'euros) d'ici fin 2015 dans ses trois usines Mini au Royaume-Uni, après avoir déjà annoncé l'an dernier un investissement de 500 millions de livres (560 millions d'euros) sur trois ans. Suisse : ouverture juste sous l'équilibre La Bourse suisse a ouvert en petite hausse, hier, et se montrait indécise dans les premiers échanges. Dans les premiers échanges, le SMI cédait 0,09% à 6 178,35 points, le SLI reculait de 0,23% à 912,63 points, le SPI abandonnait 0,13% à 5729,04 points. Les chartistes de la BC Zurich voient le SMI baisser encore un peu à moyen terme. Les perdants l'emportaient sur les gagnants, dans une proportion de deux pour un. L'indice phare était pénalisé par les cycliques, UBS et Swiss Re, alors que les défensives offraient un soutien. Aux cycliques, Nobel Biocare (-1,6%) affichait la plus mauvaise performance, après avoir été déjà sanctionné vendredi, sur l'annonce du départ du CFO Dirk Kirsten. Clariant perdait 1,4%. Dans une interview à la "NZZ am Sonntag", le CEO Hariolf Kottmann a pourtant confirmé que les affaires sont en ligne avec les prévisions. Richemont (-1,2%), ABB (-1,0%) et Adecco (-0,8%) figuraient aussi parmi les principaux perdants. Syngenta (-0,7% à 325,80 francs) a réagi à une rétrogradation de recommandation par Jefferies, qui est descendu de "buy" à "hold", en raison de la surperformance du titre ces derniers temps. Holcim (-0,1%) évoluait au même rythme que le marché. Dans une interview à "FuW", le nouveau CEO Bernard Fontana a indiqué que la demande reste bonne sur les marchés émergents, tout en admettant que la branche du ciment souffre des problèmes conjoncturels dans certains pays d'Europe. Les financières étaient à nouveau sous pression, à l'image d'UBS (-1,1%), CS (-0,2%) et Swiss Re (-0,8%). En revanche, Zurich Insurance (+0,1%) et Swiss Life (+0,4%) résistaient bien à la tendance légèrement baissière du marché. Les défensives avaient, comme souvent dans ce genre de contexte, la faveur des investisseurs. Roche montait de 0,5%, Novartis et Nestlé grappillant 0,1% chacun. Parmi les valeurs du SMI-/SLI, Swisscom se distinguait sur une hausse de 0,9%, suivi de près par Julius Bär (+0,8%). Sur le marché élargi, Galenica (+0,7%) se faisait remarquer. Le groupe pharma bernois a annoncé que le nouvel adsorbant de phosphate PA21 a satisfait aux critères d'évaluation primaires et secondaires chez des patients atteints d'insuffisance rénale chronique (CKD) et sous dialyse. Une première demande d'homologation sera déposée au dernier trimestre 2012. Bellevue (+2,2%) avait le vent encore plus en poupe. La société a publié vendredi soir ses résultats pour le premier semestre 2012. Le bénéfice avant impôts est ressorti à près de 8 millions de francs, contre une perte de 53,5 millions de francs un an plus tôt. Ypsomed (inchangé) est traité aujourd'hui hors dividende de 0,20 franc. Tokyo : le Nikkei perd 1,37% L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en baisse de 1,37%, sur fond de faiblesse de l'euro et du dollar face au yen, ainsi que de craintes pour la santé économique des Etats-Unis après l'annonce vendredi de chiffres de l'emploi décevants. Le Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 123,87 points pour s'afficher à 8 896,88 points à la fermeture, repassant ainsi sous la barre des 9 000 points qu'il avait refranchie il y a une dizaine de jours pour la première fois depuis le 10 mai. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part régressé de 1,02%, soit un recul de 7,90 points, pour finir à 763,93 points. La journée boursière a encore été très peu active avec seulement 1,28 milliard de titres échangés sur le premier marché, un niveau inédit depuis le 5 janvier. Les acteurs de la place tokyoïte redoutent qu'une baisse de l'activité aux Etats-Unis ne rejaillisse sur l'Europe et d'autres régions du monde. Ces craintes affaiblissent la monnaie américaine et celle du Vieux continent vis-à-vis du yen japonais jugé moins risqué. Dans ce contexte un rien morose, l'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a baissé de 1,87% à 3 155 yens, celle de Honda de 3,14% à 2 621 yens et celle de Nissan de 2,41% à 728 yens. Le titre du groupe d'électronique japonais Sony a abandonné 2,01%, pour finir à 1.073 yens, celui de son compatriote et concurrent du même secteur, Panasonic, a fléchi de 0,64% à 618 yens et l'action Canon a encore perdu 2,08% pour terminer à 3 055 yens. Des investisseurs se sont en revanche précipités sur l'action du spécialiste des écrans à cristaux liquides (LCD), Sharp, laquelle est devenue très attractive à force de dévisser. Elle a ainsi repris 0,53%, hier, dans la journée pour clôturer à 378 yens. Du côté des valeurs bancaires, comme souvent les plus échangées de la journée, Mizuho Financial Group a cédé 1,50% à 131 yens, Mitsubishi UFJ Financial 1,78% à 387 yens et Nomura Holdings 2,43% à 281 yens. A noter également le recul important des titres de sociétés très liés à l'activité chinoise, comme le fabricant d'engins de chantier Komatsu (-3,98% à 1 883 yens) et le groupe de robots industriels Fanuc (-3,63% à 12.740 yens).