Le Théâtre national algérien (TNA), a accueilli, dans la soirée d'avant-hier, le premier opéra écrit pour la langue arabe, qui s'intitule "El Nafas" (Le souffle) de Tarik Benouarka, permettant à l'inspiration et l'imaginaire de l'Orient et du Maghreb de s'exprimer, dans un élan romantique, à travers la tradition classique de la musique universelle. Offrant un véritable pont de dialogue entre les cultures des deux rives de la Méditerranée, Tarik Benouarka, auteur et compositeur de cette œuvre unique a puisé le thème générique de son œuvre de l'immensité et le silence du désert. Deux cantatrices Ghada Chbeir (Liban) et Lara Elayyan (Jordanie) soutenues par les voix ténors de Georges Wanis (Egypto-Italien) et Gaby Odeimi (Liban) racontent le désert à travers l'évocation de l'homme libre en quête de paix et de liberté. "El Nafas" remonte l'existence dans son lointain passé marquée par l'éternelle dualité à travers les siècles, entre le bien et le mal faisant appel à l'humanisme et à l'amour qui ont constitué l'essentiel du message de ce spectacle. Sous la direction du maestro Pierre Dumoussaud, l'Orchestre symphonique "Pasdeloup", composé d'une soixantaine de musiciens, était soutenu par la chorale polyphonique de l'Orchestre symphonique national sous la direction du maestro Aziz Hamouli. Exprimant les différentes phases de l'histoire par des compositions qui inspirent l'évènement, le récital s'est offert des moments de répit, où le lyrisme romantique s'est mêlé à la douceur des belles mélodies orientales. Dans une ambiance feutrée, un fond décoratif représentant l'infinité d'un ciel orné d'étoiles a donné une impression d'espace favorable au thème choisi alors que l'alternance des lumières bleue et rouge ont agréablement agrémenté les atmosphères de ce récital. L'opéra "El Nafas" qui se produira dans le Maghreb et l'Orient avant d'honorer d'autres rendez-vous à travers le monde, gagnerait à être mis en scène dans une écriture dramaturgique plus élargie qui regrouperait le théâtre, la danse et le chant lyrique.