Le prix du pétrole new-yorkais s'est affiché en hausse, avant-hier, profitant principalement d'un rebond technique après le net recul observé ces derniers jours dans un marché toujours inquiet pour la demande en brut dans le monde. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a gagné 1,05 dollar à 87,73 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 99,13 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,44 dollar par rapport à la clôture de la veille. Il est tombé dans les échanges asiatiques jusqu'à 96,75 dollars, son plus bas niveau depuis le 2 juillet 2012, avant de se reprendre. La hausse des cours du brut new-yorkais correspond vraiment à un rebond lié aux achats de couverture pour des paris à la baisse, selon Ray Carbone, courtier à Paramount Options. De façon générale, le marché reste fragile. Mais les cours ne peuvent pas continuer à baisser tous les jours, a-t-il souligné. Le marché pétrolier a de fait été particulièrement chahuté ces derniers jours, le WTI perdant près de huit dollars en une semaine et chutant même de deux dollars en une seule séance quand le Brent passait, mardi, sous le seuil des 100 dollar pour la première fois depuis neuf mois. Les investisseurs restent d'ailleurs prudents. Les inquiétudes sur la demande après les statistiques moroses publiées (lundi et mardi) aux Etats-Unis et en Chine, les deux plus gros consommateurs de brut de la planète, tout comme l'accroissement de la production pétrolière américaine pèsent toujours sur le moral des opérateurs, ont observé les analystes de Commerzbank. Les indicateurs publiés, avant-hier, aux Etats-Unis n'étaient pas pour les rasséréner: ainsi, l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est) a ralenti contre toute attente en avril, tandis que l'indice composite des indicateurs économiques américains a baissé en mars après trois mois de hausse selon l'institut Conference Board. Mais si les nouvelles inscriptions au chômage sont légèrement remontées aux Etats-Unis la semaine dernière après leur forte baisse des premiers jours d'avril, le niveau de chômage reste au final à un niveau correct, a remarqué John Kilduff, d'Again Capital. De plus, alors qu'on craignait un peu pour les capacités de refinancement des pays européens, on éprouve un certain soulagement après la réussite de l'émission d'obligations en Espagne, a noté M. Kilduff. Bénéficiant du climat de détente relative sur le marché de la dette souveraine du pays, Madrid a en effet levé avant-hier, 4,714 milliards d'euros à moyen et long terme, à des taux au plus bas depuis près de trois ans. Les cours ont aussi été soutenus par un accès de faiblesse du dollar face aux principales devises, qui rendait plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres monnaies. Les prix ont également pu être un peu aidés par les craintes géopolitiques liées au Venezuela, a noté M. Carbone. Le pays, important producteur de brut, est en proie à de vives tensions depuis la victoire étriquée du président élu Nicolas Maduro, contestée par l'opposition. En Asie, les cours du pétrole poursuivaient leur baisse dans les échanges matinaux, affaiblis par les craintes de recul de la demande mondiale, avec un baril de Brent toujours sous la barre des 100 dollars US. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai cédait 83 cents à 85,85 dollars US, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin restait sous la barre des 100 dollars, à 96,88 dollars, en baisse de 81 cents.