"Je ferai respecter la Constitution et les lois de la République dans l'exercice de mes fonctions de président de la République bolivarienne du Venezuela, et ce afin de construire une patrie heureuse, indépendante et socialiste, pour tous et pour toutes. Je le jure ". Tels sont les premiers mots et les engagements de Maduro en tant que président de la République du Venezuela, après avoir été officiellement investi " au nom du peuple et du Commandante, Hugo Chavez ", par Diasco Cabello, le président de l'Assemblée nationale. Maduro dont l'écharpe présidentielle lui a été remise par le président de l'Assemblée nationale, et l'une des filles du défunt Hugo Chavez, Maria Gabriela, a également appelé à ouvrir un dialogue avec l'opposition, à la suite des violentes manifestations qui ont secoué le pays après son élection : " Je les appelle à discuter partout où cela est possible, je suis prêt à discuter, y compris avec le diable", a dit Maduro dont l'investiture est contestée par son adversaire Henrique Capriles. L'héritier du charismatique dirigeant socialiste, élu pour un mandat de six ans, a prêté serment, en costume sombre et cravate rouge, sous un portrait géant du "Commandante" Chavez, à l, Assemblée nationale, en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement étrangers. De nombreux chef d'Etat ont fait le déplacement dont ceux du Brésil, Dilma Roussef, d'Argentine, Christina Kircher, ainsi que les grands alliés du Chavisme, à l'image du président cubain Raul Castro, bolivien Evo Morales ou l'Iranien Mahmoud Ahmedinedjad. Les Etats-Unis, qui ont suscité l'ire de Caracas et de ses alliés de gauche pour avoir soutenu un nouveau comptage des votes, tout comme l'Union européenne, n'ont pas annoncé de représentant. "Je me moque de la reconnaissance ou non des Etats-Unis " La veille de l'investiture du président Maduro, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a baissé le ton, assurant ne pas vouloir " fermer les portes " au nouveau gouvernement qui affrontera une situation économique fragile. Ce qui a fait dire au président Maduro " Je me moque de la reconnaissance ou non des Etats-Unis ". L'opposition va chercher une autre voie car ce sera très difficile de contester la légitimité du président investi, a indiqué le politologue Luis Vicente leon, directeur de l'Institut Datanalisis. Henrique Capriles allié inconditionnel de l'impérialisme américain pourrait être poursuivi en justice. Capriles est qualifié par les autorités de Caracas de "putschiste", en raison des récentes violences qui ont fait huit morts, plus d'une soixantaine de blessés et des dégradations importantes. Visiblement ému, cet ancien chauffeur de bus et dirigeant syndicaliste de 50 ans à l'épaisse carrure était accompagné de son épouse Cilia Flores, une responsable influente du parti socialiste au pouvoir. Revêtus de rouge, la couleur du " Chavisme ", des milliers de fidèles, venus de tout le pays à bord de bus bondés, ont célébré l'investiture aux alentours de l'imposant bâtiment où ont été montés une estrade et un écran géant. " Chavez vit, la lutte continue ! ", a scandé la foule, certains s'étant affublés d'une moustache postiche, en hommage au nouveau président, tandis que des feux d'artifice retentissaient dans la capitale vénézuélienne. " Maduro, c'est la continuité du processus révolutionnaire au Venezuela et dans le monde entier ", a lancé un électricien de 38 ans.