Le Portugal, sous assistance financière internationale, a enregistré au premier trimestre un déficit public de 1,358 milliard d'euros, soit 542 millions en dessous de l'objectif tracé par ses créanciers pour cette période, a annoncé le ministère des Finances. "Le Portugal a respecté la limite du déficit définie par le Programme d'ajustement économique et financier pour le premier trimestre 2013", a indiqué le ministère des Finances dans un communiqué précédant la publication des données de l'exécution budgétaire du mois de mars. La hausse généralisée de l'impôt sur le revenu a notamment permis à l'Etat d'encaisser de janvier à mars des recettes fiscales en hausse de 5,2% par rapport à la même période de l'an dernier. L'objectif, récemment assoupli, de ramener le déficit à 5,5% du PIB à la fin de l'année a été compromis par une décision de la Cour constitutionnelle, qui a rejeté plusieurs mesures de rigueur inscrites au budget de l'Etat pour 2013. Tenu de respecter les engagements pris auprès de l'Union européenne et du Fonds monétaire international en échange d'un prêt de 78 milliards d'euros accordé en mai 2011, le gouvernement portugais s'est empressé d'assurer que les mesures rejetées, d'un montant estimé à 1,3 milliard d'euros, seraient compensées par des coupes dans les budgets de fonctionnement de tous les ministères. Le gouvernement de centre-droit du Premier ministre Pedro Passos Coelho doit également dévoiler prochainement un projet de réforme de l'Etat visant à réduire les dépenses publiques d'environ 4 milliards d'euros de façon permanente. L'an dernier, le déficit public du Portugal a atteint 6,4% du PIB, soit nettement supérieur à l'objectif de 5% fixé dans le cadre de son plan de redressement, qui a sous-estimé l'impact de cette cure de rigueur sur la croissance et l'emploi. En 2012, l'économie portugaise s'est contractée de 3,2%, soit sa plus profonde récession depuis 1975, et le chômage a atteint au dernier trimestre le taux record de 16,9%.