Les participants au deuxième colloque international sur la littérature maghrébine d'expression française ont unanimement considéré, lundi à Batna, que ce genre de littérature "mérite la multiplication d'études approfondies". Bien que cette rencontre ait été axée sur l'expérience des écrivains Rachid Boudjedra et Amine Zaoui, ainsi que sur celle de l'écrivain marocain disparu Driss Chraïbi, les intervenants ont surtout mis l'accent sur le fait que Zaoui a réussi le pari d'écrire dans les deux langues, l'arabe et le français, une façon, ont-ils dit, de toucher des publics différents. Dans une déclaration à l'APS, une spécialiste espagnole de l'université Alcala de Madrid, Ana Isabel Labra Cenitagoya, a estimé que les écrits de Zaoui "portent un écho des oeuvres de ses aînés Assia Djebbar et Mohamed Dib, qui ont fait l'objet de travaux dans sa thèse". Cette universitaire espagnole a considéré, dans ce contexte, que le travail, dans les deux langues, a permis à Zaoui d'apporter une "fraîcheur à la production littéraire, marquée par une richesse et un renouveau dans l'expression", ce qui en fait, a-t-elle souligné, un "auteur singulier" dans le Maghreb, qui reste à étudier. Les participants à ce colloque se sont également penchés sur les textes du jeune écrivain marocain, âgé seulement de 24 ans, Hicham Tahir, auteur de "Jaabouq" (Le joint). Hicham Tahir, invité à ce colloque, a fait part de son "bonheur" de pouvoir s'exprimer à Batna sur son expérience d'écriture en français, précisant que "Jaabouq" est une somme de nouvelles qui ne traitent pas uniquement du sujet de la drogue, mais "s'attaquent volontiers à des sujets tabous comme la prostitution, le suicide ou le viol". Le colloque organisé par le département "Stratégie de l'enseignement de la littérature" du département de français, a rassemblé une assistance nombreuse d'universitaires et d'étudiants.