Le pétrolier américain ConocoPhillips a subi une contraction de 27% de ses résultats au premier trimestre, comme prévu par le marché, car il ne peut plus désormais compter sur les bénéfices de ses activités de raffinage et distribution devenues indépendantes il y a un an. ConocoPhillips a dégagé sur ces trois mois un bénéfice net de 2,1 milliards de dollars contre 2,9 milliards de dollars un an plus tôt, selon un communiqué publié, avant-hier, par l'entreprise. Le groupe a expliqué que ses profits d'il y a un an avaient été générés à hauteur de 700 millions de dollars par ses activités de distribution, qui ont fait l'objet d'une scission le 30 avril 2012. Elles sont désormais indépendantes, regroupées sous le nom de Phillips 66. Le bénéfice net ajusté, qui permet de gommer les éléments exceptionnels et les variations de périmètre, s'est établi à 1,42 dollar par action, en ligne avec les attentes du marché (1,41 dollar). Nous continuons à faire de bons progrès sur nos ventes d'actifs annoncées. Au premier trimestre nous avons finalisé la cession de Cedar Creek et quelques petites ventes d'actifs qui ont généré 1,1 milliard de dollars, a souligné le directeur financier Jeff Sheets lors de la conférence d'analystes. La cession programmée des intérêts du groupe en Algérie et sur le gisement de Kashagan en mer Caspienne ont par ailleurs pesé à hauteur de 0,05 dollar sur le résultat par action. Ces deux désinvestissements, qui devraient être bouclés cette année, rapporteront au groupe environ 8,5 milliards. Parallèlement, le groupe continue d'acquérir des actifs qui lui permettent de maintenir une croissance de long-terme. Nous avons acquis des superficies supplémentaires dans le Golfe du Mexique et nous continuons à faire des entrées choisies dans certains gisements d'exploration dans le monde. Cité dans le texte, le P-DG Ryan Lance, a estimé que le groupe était en bonne voie pour améliorer sa production et ses marges cette année. Nous nous en tenons à notre objectif d'une croissance de nos volumes (de production) et de nos marges de 3 à 5%, avec un dividende convaincant, a-t-il ajouté. La production du groupe à périmètre comparable s'est élevée à 1,555 million de barils équivalent pétrole par jour (MBOED), en baisse de 1% sur un an. Dans les gisements de gaz et pétrole de schiste d'Eagle Ford et Permian (sud des Etats-Unis) ou de Bakken (nord), la production a bondi de 42% sur un an. Au Canada, la production de sables bitumineux a grimpé elle aussi (+30%) à 109 MBOED et continue d'afficher une bonne performance. Les projets d'expansion des sables bitumineux se sont poursuivis selon le calendrier prévu pendant le trimestre écoulé, précise ConocoPhillips dans son communiqué. En Europe, le déclin naturel des champs, des ventes d'actifs et des interruptions de production, principalement dans notre site de mer d'Irlande, a continué à générer des volumes de production plus faibles comparé à la même période l'an dernier, a souligné M. Sheets. Le groupe table toujours pour le second trimestre sur une production à périmètre comparable de 1.440 à 1.470 MBOED, reflétant des périodes de suspension d'activité qui ont été préalablement annoncées. Les prix de vente ont reculé à 68,57 dollars par baril d'équivalent pétrole (BOE), contre 70,78 dollars par BOE un an plus tôt. Les prix de vente du pétrole brut ont de leur côté baissé à 105,97 dollars par baril contre 111,88 dollars.