Les Bourses européennes ont terminé, avant-hier, en ordre dispersé, dans un marché qui n'a pris aucun risque dans l'attente des décisions de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). "Le marché flirte avec ses plus hauts et n'a pas envie d'aller plus loin, ce qui pousse à prendre des bénéfices", observe Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse. Le marché est "sur ses gardes avant la réunion de la Banque centrale européenne aujourd'hui ", estime pour sa part Nicolas Paillery, analyste d'IG. Pour lui, cette journée sera "cruciale pour les marchés tant la baisse des taux souhaitée et attendue de la part de la BCE occupe les esprits". L'espoir de voir la BCE intervenir par une baisse des taux voire des mesures non conventionnelles a largement soutenu les marchés boursiers depuis une semaine. L'Eurostoxx 50 a lâché 0,20% La Bourse de Paris a terminé en baisse (-0,31%), l'indice CAC 40 ayant perdu 11,93 points à 3 856,75 points, dans un volume d'échanges faible de 2,925 milliards d'euros. La veille, il avait pris 1,54%. Parmi les valeurs, les plus dépendantes de la conjoncture ont pesé sur le marché parisien, à l'image de Renault (-2,97% à 52,32 euros), Vinci (-1,84% à 36,56 euros), Safran (-1,38% à 37,29 euros) et ArcelorMittal (-2,00% à 9,29 euros). Quelques autres poids lourds de la cote ont reculé, comme Axa (-1,46% à 14,22 euros), Carrefour (-1,34% à 22,50 euros), Danone (-1,51% à 58,01 euros) et France Télécom (-1,14% à 8,12 euros). La Bourse de Francfort a fini en hausse, l'indice vedette Dax gagnant 0,51% à 7 913,71 points, se rapprochant de nouveau de la barre des 8 000 points qu'il n'a plus atteint depuis plus d'un mois. L'indice des valeurs moyennes MDax a lui progressé de 0,34% à 13.443,71 points. Le titre Deutsche Bank, la première banque allemande, s'est envolé de 6,11% à 34,91 euros, et dans son sillage, l'action de sa concurrente Commerzbank a aussi gagné 3,55% à 10,22 euros. En cinquième position du Dax figurait le titre de l'opérateur boursier Deutsche Börse (+1,47% à 47,40 euros). En queue de Dax, le groupe de santé Fresenius a perdu 1,46% à 95,22 euros. Sa filiale Fresenius Medical Care, s'est effritée de 0,15% à 52,40 euros. La Bourse de Londres a fini en recul, l'indice FTSE-100 des principales valeurs lâchant 27,90 points soit 0,43% par rapport à la clôture de la veille, à 6 430,12 points. Les compagnies minières ont reculé dans la foulée des prix des métaux, avec Randgold (-4,08% à 5 060 pence), Anglo American (-2,73% à 1 565 pence) et encore Xstrata (-2,64% à 963,5 pence). Lloyds Banking Group (LBG) a pris 1,55% à 54,33 pence. Royal Bank of Scotland (RBS) a gagné 4,18% à 306,3 pence. BP a progressé de 2,11% à 466,4 pence. La Bourse de Madrid a terminé en baisse de 0,38%, à 8 419 points. Les valeurs bancaires ont cédé du terrain, Santander reculant de 1,15% à 5,491 euros tandis que BBVA a perdu 0,66% à 7,37 euros, Banco Popular a plongé de 2,64%, à 0,591 euro. Abertis, a gagné 1,47%, à 14,18 euros et Telefonica a terminé presque à l'équilibre, cédant 0,09% à 11,14 euros. La Bourse suisse a enregistré une très légère hausse, l'indice SMI des 20 valeurs vedette progressant de 0,06% à 7 906,21 points. Seules 8 valeurs sur 20 étaient en hausse, mais la progression d'UBS, qui a grimpé de 5,67% à 16,60 francs, a tiré l'indice vers le positif. Julius Baer a progressé de 3,64% à 37,04 francs, alors que Credit Suisse a perdu 4,38% à 25,78 francs. La Bourse de Bruxelles a reculé de 0,08% à 2 643,42 points après avoir progressé de 1,36% la veille. La plus forte baisse a été enregistrée par le câblo-opérateur Telenet de -2,23% à 41,00 euros. Le brasseur AB InBev a perdu 1,16% à 72,25 euros. Le groupe de métallurgie Umicore s'est repris et a terminé sur un gain de 1,31% à 35,15 euros. Solvay a le plus progressé, gagnant 2,30% à 111,30 euros. La Bourse de Milan a clos en baisse de 0,96% à 16 768 points. Finmeccanica a enregistré la plus forte hausse, +3,24% à 3,952 euros. Fiat a reculé de 2,07% à 4,542 euros. Fiat Industrial a chuté de 5,30% à 8,57 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,78% à 351,39 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe anglo-néerlandais d'édition professionnelle Reed Elsevier, qui a perdu 4,05% à 12,32 euros. A la hausse, l'opérateur de télécommunications KPN a gagné 4,35% à 1,58 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a cédé 0,22% à la clôture, à 6 248,52 points, avec la moitié des titres dans le rouge. Le papetier Portucel a reculé de 2,89%, suivi de Portugal Telecom qui enregistre une perte de 0,90%. Le secteur de l'énergie a pénalisé l'indice PSI-20. L'électricien EDP a perdu 0,38%, sa filiale pour les énergies renouvelables 0,60% et le groupe pétrolier Galp 0,57%. Les valeurs bancaires ont clôturé en ordre dispersé. BPI a reculé de 0,82%, tandis que BCP et BES se sont appréciés de 0,96% et de 0,23% respectivement. Wall Street : Le S&P 500 dépasse de nouveau son record La Bourse de New York a terminé en légère hausse avant hier, permettant à l'indice élargi S&P 500, le plus suivi par les investisseurs américains, de battre un deuxième record historique en deux jours. Selon des résultats définitifs, le S&P 500 a gagné 0,25% ou 3,96 points, pour s'établir à 1 597,57 points. L'indice Dow Jones Industrial Average a de son côté avancé de 0,14% (+21,05 points) à 14 839,80 points. Et le Nasdaq, à dominante technologique, s'est adjugé 0,66% (+21,77 points) à 3 328,79 points. Il établit ainsi un nouveau sommet depuis novembre 2000. Le marché a été encouragé par des indicateurs de bon augure pour l'économie américaine, entre la hausse en février, pour le treizième mois d'affilée, des prix des logements aux Etats-Unis et le rebond du moral des ménages en avril. Il semblerait que l'embellie des marchés financiers participe au retour de la confiance des Américains, a remarqué Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management. La performance de l'action du géant informatique Apple, qui a grimpé de près de 3%, a aussi largement contribué à la progression des indices. Mais l'annonce en début de séance d'une contraction inattendue de l'activité économique de la région de Chicago en avril et les résultats décevants du numéro mondial de la pharmacie Pfizer, dont le titre a chuté de plus de 4%, ont tempéré l'optimisme des investisseurs. De plus, a remarqué Steven Rosen de la Société Générale, il y a trop de grosses nouvelles à venir dans la semaine pour que le marché puisse faire de grands mouvements. Les opérateurs attendent notamment d'en savoir plus sur les intentions des banques centrales alors que la Réserve fédérale américaine entamait avant-hier à Washington une réunion de deux jours et que les gouverneurs de la Banque centrale européenne se rencontreront aujourd'hui. Et vendredi, tous les yeux seront tournés vers le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, considéré comme un baromètre crucial pour jauger la première économie mondiale. Le Nikkei en légère baisse de 0,17%, résultats attendus La Bourse de Tokyo a terminé avant-hier en légère baisse de 0,17%, à cause d'un léger rebond du yen et avant de nombreux résultats financiers de poids lourds de la cote. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 23,27 points à 13 860,86 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a en revanche grappillé 0,34%, gagnant 3,94 points à 1 165,13 points. L'activité a été très intense, avec 3,40 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs ont été dans l'ensemble attentistes, en pleine période de congés de la "Golden week" au Japon, une période marquée de nombreux jours fériés, et en pleine période de résultats d'entreprises. Le yen a en outre quelque peu rebondi face aux autres principales devises depuis vendredi, ce qui a pesé sur les groupes exportateurs, comme les fabricants d'électronique: Sony a perdu 1,10% à 1 613 yens, Sharp 1,46% à 338 yens et Canon 1,83% à 3.495 yens. Les constructeurs d'automobiles ont aussi perdu du terrain, Toyota 1,23% à 5 640 yens et Nissan 1,74% à 1 016 yens. Honda, qui a annoncé cette semaine des résultats financiers jugés décevants, a freiné plus abruptement de 3,37% à 3 875 yens. Le fabricant de robots industriels Fanuc, qui a lui aussi publié des résultats en demi-teinte, a chuté de 5,59% à 14 700 yens. Parmi d'autres entreprises ayant publié leurs résultats vendredi, le groupe de services financiers Nomura dont les bénéfices ont bondi lors de l'exercice comptable écoulé a au contraire gagné 4,07% à 793 yens. Le groupe d'équipements pour la télécommunication NEC, dont la prévision de bénéfice net annuel a déçu, a chuté de 6,64% à 253 yens. Le secteur de l'aéronautique a tiré son épingle du jeu avant-hier, après l'autorisation fournie au constructeur américain Boeing de faire revoler ses 787 dès que leur batterie auront été modifiées. Les actions des deux compagnies aériennes japonaises qui exploitent le "Dreamliner" en ont profité: All Nippon Airways (ANA) a décollé de 1,43% à 212 yens et Japan Airlines de 4,00% à 4 940 yens.