Par crainte de couler et de s'enliser davantage dans son aventure criminelle au Sahara occidental, le Maroc se souvient de ses illusions qui, en 1963, ont provoqué une très grave crise avec l'Etat algérien, fraîchement indépendant. Le week-end qui vient de s'achever a connu une forte flambée médiatique contre l'Algérie, suite aux déclarations du SG du parti l'Istiqlal appelant à la " reconquête " de Tindouf, Kenadza et Bechar qu'il considère comme régions marocaines. Cela explique une hausse de " violence " à l'égard de l'Algérie. Ceux qui avaient pensé un certain temps à un changement d'attitude des Marocains envers les Algériens devront déchanter. La réalité est tout autre. Où en sont les relations entre les deux pays ? Est-il vrai, comme le prétendent les " stratèges " du Palais royal, que l'Algérie est le seul obstacle à la solution du conflit du Sahara occidental. Tout cela, aux yeux d'une opinion publique avertie, est faux. Le Maroc, en dépit de déclarations officielles destinées à l'usage médiatique, ne pense jamais à la quiétude avec l'Algérie. Il y a souvent des flèches assassines qui sont lancées et qui rappellent la position de la monarchie marocaine à ne point se satisfaire du principe de bon voisinage avec l'Algérie. Cette attitude, qui ne s'est pas modifiée depuis des décennies, montre le manque d'une bienveillante et amicale acuité des dirigeants marocains à l'égard de notre pays. Et comment doit-on interpréter la sortie du SG du parti l'Istiqlal de revendiquer une partie d'un territoire souverain, celui de l'Algérie. Il n'est pas concevable que le Maroc renie la convention relative au tracé de la frontière d'Etat établie entre l'Algérie et le Maroc, signée le 15 juin 1972 qui comporte les cartes annexes à la convention et qui a fait l'objet d'enregistrement auprès des Nations unies. Mais, il ne faut pas perdre de vue que les gouvernements marocains qui se sont succédé jusqu'à ce jour se sont toujours proclamés contre les résolutions de l'ONU… En effet, plutôt que d'essayer de comprendre les véritables causes du malaise qui freine l'évolution de l'intégration maghrébine, le Maroc ressort, comme à chaque fois qu'il se trouve face à une réalité, la thèse du " complot " algérien et sa manipulation du Front Polisario. Cette fois, il met en cause certaines régions de l'Ouest de l'Algérie qui seraient partie intégrante du Maroc. Une dérive dangereuse et irresponsable que vient de condamner avec la plus grande force l'Etat algérien. " La souveraineté, l'intégrité territoriale et l'intangibilité des frontières de l'Algérie ne sauraient, en aucune manière et sous aucun prétexte, faire l'objet de manœuvres partisanes ou politiciennes irréfléchies qui minent le bon voisinage ", déclare le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Le SG du parti l'Istiqlal est également averti de ne pas faire dans la provocation et l'aventurisme. Sur cette question précise, il est à se demander où se trouve actuellement, le paysage politique algérien pour réagir à ce responsable politique marocain. Aussi, les politiques marocains ont-ils trouvé plus payant de sauver le trône de l'aventure au Sahara occidental en s'attaquant à la souveraineté territoriale de l'Algérie. Et plutôt que de proposer des solutions appropriées aux difficultés de l'UMA -Union du Maghreb Arabe) et de penser à l'autodétermination du peuple sahraoui, gouvernement et responsables partisans marocains préfèrent faire des reproches et des accusations à l'Algérie et, mieux encore, ils revendiquent Tindouf et Bechar. Mais tout cela ne pourra pas sortir le Palais royal du marasme politique, économique et social et de son enlisement en territoire sahraoui. Forte de sa position envers la question du Sahara occidental, l'Algérie continue de préserver un climat de paix et de sécurité dans la région et ce, en s'appuyant sur le droit international qui finira bien par avoir le dernier mot.