Hugo Chavez est réélu sans surprise. Il ne peut qu'être réélu depuis que l'opinion publique de son pays avait compris qu'avec son avènement, depuis 1998, il a mis en place un ordre économique qui rétablit les petits paysans dans leur rôle, en leur redistribuant deux millions d'hectares dans le cadre des réformes agraires. Il ne peut que l'être également depuis que son avènement s'est traduit par la construction de nouveaux campus universitaires, l'augmentation considérable du nombre d'élèves dans les écoles, l'abaissement du taux d'analphabétisme. Il ne peut que l'être également depuis qu'il a investi dans le social en s'appuyant sur les rentrées que procure la vente des hydrocarbures et depuis qu'il a milité pour l'augmentation des prix du pétrole ce qui, du point de vue des populations Vénézuéliennes , en a fait un héros national qui défend les intérêts nationaux. Hugo Chavez est bien sûr perçu comme un anti-américain, ce qu'il récuse en proposant de fournir du combustible de chauffage aux Américains pauvres qui ne peuvent pas faire face à l'augmentation du prix du pétrole. La politique mise en œuvre par Hugo Chavez est une voie nettement différente de celle qu'encouragent les Etats-Unis. Ces derniers ont autant de raisons de s'en inquiéter que le courant de gauche est en train de souffler sur l'ensemble des pays latino américains, rétablissant ainsi la situation où de plus en plus il y aura plus d'Etat dans l'économie et le social et donc moins de privatisation, et par conséquent moins d'ouverture du marché intérieur sur le marché extérieur, ce qui signifie la mise sur les rails du processus de lutte contre la mondialisation. Hugo Chavez a démontré que la démocratisation dans le cadre de la " révolution socialiste "est possible du fait que les élections ont été libres et honnêtes. Son refus de s'aligner sur la voie du libéralisme tel que prôné par les Etats Unis est accompagné par le refus de s'aligner sur les positions politiques américaines sur le plan des relations internationales et l'a montré en se rendant en visite à Cuba pour témoigner de sa fidélité à Fidel Castro, et à entrer en bonne intelligence avec la Syrie et l'Iran dont on sait qu'ils ne ont pas particulièrement en odeur de sainteté auprès de l'administration Bush. Hugo chavez, après sa belle victoire à l'élection présidentielle et celle de son parti aux élections législatives a désormais tous les pouvoirs en main, ce qui le rendra responsable de tout ce qui arrivera de bien et de pas bien à son pays. Quant aux relations entre le Venezuela et l'Algérie, elles ne peuvent que se consolider davantage d'autant que les deux président partagent la même conception des relations internationales et de la souveraineté nationale.