Le 21e sommet de l'Union africaine (UA), prévu dimanche et lundi dans la capitale éthiopienne, devrait être sanctionné par des "positions fortes" pour renforcer l'action africaine commune en matière de paix et de sécurité dans le continent, a déclaré jeudi à Addis-Abeba le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra. Les questions de paix et de sécurité "seront traitées directement au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement", a déclaré M. Lamamra en marge des travaux du Conseil exécutif de l'UA. "Sur un certain nombre de points qui seront traités par les dirigeants africains, on peut s'attendre à des positions très fortes pour renforcer l'action africaine commune", a-t-il ajouté. Concernant le cinquantenaire de l'UA, il a indiqué que l'Afrique "évolue normalement, surtout après que des révolutions historiques aient amené l'Afrique à se débarrasser du joug colonial, de l'Apartheid et de la discrimination raciale". "L'Afrique a transcendé des conjonctures difficiles et est sortie renforcée de beaucoup d'épreuves", a-t-il relevé, qualifiant le bilan des 50 ans de la création de l'UA de "globalement positif". " Prétendre tenir en échec la communauté internationale, c'est peine perdu d'avance " Dans le même sillage et dans un entretien accordé à une Radio française, M. Lamamra évoquant la reprise des combats au Nord-Kivu, entre l'armée congolaise et les rebelles du M23, a déclaré que le M23 est divisé, il a perdu de sa substance, mais aussi de ses soutiens. " S'il a été amené à reprendre les armes, c'est d'une certaine manière un aveu d'échec, une preuve que le M23 ou ceux qui ont pris cette décision malheureuse de recours aux armes, persistent dans l'erreur, il n'y a pas de solution militaire dans cette région. L'accord-cadre a déclenché une dynamique à travers une démarche cohérente. Le recours à la force militaire, à travers la Monusco, renforcée par la future brigade d'intervention, n'est que l'argument ultime. Il existe et, bien sûr, il va servir. Mais le pari doit se faire sur des solutions durables, justes, aux causes sous-jacentes de ces conflits ". Le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'UA estime que cette nouvelle offensive est assez dangereuse comme jeu. " Les Nations unies ont fait évoluer la doctrine du ''peace keeping'', du maintien de la paix. En décidant de la création de cette force d'intervention rapide, le recours à la force est autorisé, soit avec les forces conventionnelles congolaises, soit seule. C'est une évolution très importante ". Il ajoute que prétendre maintenant, " pour une rébellion armés, qu'il y aurait moyen de tenir en échec la volonté de la communauté internationale, je crois que c'est un pari perdu d'avance ". La 21ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement coïncide cette année avec la célébration du 50ème anniversaire de la création de l'Organisation panafricaine.