Le groupe informatique américain Hewlett Packard, qui doit comme ses concurrents composer avec la crise du marché du PC, a annoncé une nouvelle chute de ses résultats trimestriels, qui ont malgré tout soulagé Wall Street qui craignait encore pire. L'action du groupe s'envolait de 13,28% à 24,05 dollars dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York. Entre février et fin avril, deuxième trimestre de son exercice décalé 2012/13, le bénéfice net de HP a chuté de 32% à 1,1 milliard de dollars, mais son bénéfice ajusté par action, la référence sur le marché, a dépassé de 6 cents la prévision moyenne des analystes, à 87 cents. Les prévisions livrées par le groupe pour le reste de l'exercice sont elles aussi plus optimistes que celles du marché. HP espère un bénéfice par action de 84 à 87 cents pour le trimestre en cours, pour un consensus de 84 cents, et entre 3,50 et 3,60 dollars pour l'ensemble de l'année, quand les analystes visent 3,49 dollars. "Parfois de mauvaises nouvelles sont juste meilleures que celles auxquelles se préparait le marché", commentait le site d'analyses 247Wallst.com. La directrice générale Meg Whitman a expliqué lors d'une conférence avec des analystes que la bonne surprise venait d'une "performance meilleure que prévu dans les services aux entreprises et l'impression", où les marges sont solides malgré un chiffre d'affaires en baisse, "couplée à l'accélération des économies tirées des restructurations". Mme Whitman a amorcé une reprise en main du groupe l'an dernier, annonçant entre autres 29 000 suppressions d'emplois. "Dans l'ensemble, nous avons fait des progrès dans notre redressement au deuxième trimestre", où les résultats du groupe sont "encourageants", a-t-elle jugé. Elle a toutefois répété ce serait "un voyage de plusieurs années" et qu'il restait "un long chemin à faire". Outre la chute de 32% de son bénéfice net, HP accuse au deuxième trimestre une baisse de 10% de son chiffre d'affaires à 27,6 milliards de dollars, plus prononcée qu'attendu par les analystes qui visaient 28,12 milliards en moyenne. Le recul des ventes n'épargne aucune région du monde et aucune activité du groupe. Il est toutefois particulièrement marqué dans la division "systèmes personnels", qui recouvre les PC dont HP est le premier fabricant mondial, au coude-à-coude avec le chinois Lenovo: le chiffre d'affaires y a reculé de 20%. Le groupe a vendu 18% d'ordinateurs de bureau de moins qu'un an plus tôt, et pour les ordinateurs portables la chute atteint 24%. L'ensemble des fabricants de PC souffre de la crise de ce marché, délaissé par les consommateurs au profit des populaires appareils mobiles comme les Smartphones et les tablettes. Le concurrent américain Dell avait ainsi annoncé la semaine dernière un plongeon encore pire de son bénéfice net, de 79% à 130 millions de dollars. Dell, qui compte se retirer de la Bourse pour se réorganiser, a beaucoup baissé ses prix pour tenter de conserver ses parts de marché, au détriment de ses marges. Il a ainsi "creusé un véritable cratère dans ses bénéfices", a commenté Mme Whitman, qui dit pour sa part chercher un équilibre entre la recherche de parts de marché et le maintien d'une certaine rentabilité. Géographiquement parlant, le chiffre d'affaires a reculé de 12% dans la région Asie-Pacifique, de 10% sur le continent américain, et de 9% dans la zone Europe-Moyen-Orient-Afrique. Mme Whitman a évoqué "des vents contraires macroéconomiques", soulignant en particulier que "l'économie en Europe reste difficile, et la Chine semble aussi être en train de ralentir". Elle a toutefois assuré que ces éléments étaient pris en compte dans les prévisions pour le second semestre.