Les Bourses européennes sont restées prudentes, avant-hier, après leur accès de faiblesse de la veille sur fond de craintes quant à la croissance chinoise et la politique monétaire américaine. "Il est logique que le marché marque une pause, après le coup de semonce de la veille. Le repli est justifié au regard des doutes liés aux nouvelles sur les Etats-Unis et la Chine", souligne Guillaume Garabédian, gérant de Meeschaert Gestion Privée. "Dans ce climat, c'est l'attentisme qui domine parmi les investisseurs d'autant que le marché est peu actif à la veille d'un week-end de trois jours aux Etats-Unis et au Royaume-Uni où les places financières seront fermées lundi", indique Xavier de Villepion, vendeur d'actions de Global Equities. La publication d'indicateurs macroéconomiques positifs n'a pas permis de doper les marchés. Les nouvelles provenant d'Allemagne et de France étaient pourtant rassurantes avec un redressement de la confiance des entrepreneurs allemands en mai et du moral des industriels français sur le même mois. Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables ont nettement rebondi en avril, autre signe encourageant. L'Eurostoxx 50 a perdu 0,45% La Bourse de Paris a terminé en légère baisse de 0,26%, l'indice CAC 40 perdant 10,36 points à 3 956,79 points, dans un volume d'échanges faible de 2,491 milliards d'euros. Parmi les valeurs, les banques ont été sous pression à l'image de BNP Paribas (-1,25% à 44,22 euros), Crédit Agricole (-1,89% à 7,12 euros) et Société Générale (-0,81% à 30,64 euros). Renault (-0,69% à 59,25 euros), L'Oréal (-0,60% à 132,95 euros), Schneider Electric (-0,46% à 60,58 euros) et Essilor (-2,42% à 87,27 euros) ont tiré le marché parisien vers le bas. La Bourse de Londres a clôturé en baisse de 0,63%, l'indice FTSE-100 perdant 42,45 points à 6 654,34 points. Les valeurs minières ont terminé en nette baisse, comme ENRC (-4,03% à 254,8 pence) et Glencore Xstrata (-1,50% à 331,85 pence). Le secteur financier était également sous pression, avec les reculs des banques RBS (-3,02% à 327 pence), HSBC (-2,13% à 726 pence) ou du groupe boursier London Stock Exchange Group (-1,22% à 1 381 pence). Les valeurs défensives du tabac et de la pharmacie profitaient en revanche de la faiblesse du marché: Imperial Tobacco a pris 1,22% à 2 407 pence, Shire 1,59% à 2 168 pence et GlaxoSmithKline 0,43% à 1 749,5 pence. A Francfort, l'indice vedette Dax a terminé en repli de 0,56% à 8 305,32 points tandis que le MDax des valeurs moyennes a clôturé à l'équilibre (+0,02% à 13 987,35 points). Le conglomérat industriel Siemens a gagné 1,43% à 82,45 euros, suivi du chimiste Linde (+0,96% à 152,05 euros), qui tiendra son assemblée générale annuelle la semaine prochaine. Le laboratoire Bayer, qui a obtenu l'autorisation de l'Union européenne pour commercialiser son anti-coagulant Xarelto, a pris 0,66% à 84,46 euros. Les automobiles ont souffert, Volkswagen perdant 0,83% à 166,6 euros, BMW 0,84% à 70,88 euros et Daimler 1,34% à 47,41 euros, et ce malgré la confirmation par l'agence Fitch de la note de la dette de VW et Daimler. A la Bourse suisse, l'indice SMI a fini inchangé à 8 168,78 points. Le laboratoire de biotechnologie Actelion a cédé 1,39% à 56,85 francs tandis que Givaudan, le fabricant d'arômes et de parfums, a reculé de 0,88% à 1 235 francs. L'agrochimiste Syngenta s'est apprécié de 1,41% à 387,20 francs après un relèvement de recommandation. La Bourse de Bruxelles a perdu 0,16%, tout en restant au-dessus de la barre des 2 700 points à 2 700,91 points. C'est le secteur de l'assurance qui a le plus pâti: le bancassureur KBC a perdu 1,35% à 31,12 euros, et l'assureur Delta Lloyd 1,24% à 15,11. La plus forte hausse a été enregistrée par la société d'investissement immobilière Befimmo-Sicafi, qui a gagné 0,97% à 53,00 euros. La Bourse de Milan a lâché 0,65%, l'indice vedette FTSE Mib terminant à 16'896,81 points. Parmi les plus fortes baisses figuraient Telecom Italia en recul de 3,38% à 0,63 euros et Banco Popolare en baisse de 3,27% à 1,154 euros. En revanche, parmi les hausses on trouvait Fiat (+4,23% à 5,42 euros) qui a profité des déclarations de son président John Elkann désamorçant les polémiques sur le maintien du siège du groupe en Italie. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 0,16% à 364,63 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le spécialiste des technologies de l'information et de l'électrotechnique Imtech, qui a perdu 2,93% à 8,64 euros, et par l'opérateur de télécommunications KPN, qui a lui cédé 2,21% à 1,63 euro. La Bourse de Madrid a lâché 0,95% à 8 264,6 points, accusant une des plus fortes chutes des places européennes. Les valeurs bancaires ont terminé dans le rouge, pénalisées par l'enquête sur les conditions de l'introduction en Bourse en juillet 2011 de Bankia, banque née de la fusion de caisses d'épargne et nationalisée il y a un an. Santander a perdu 1,43%, à 5,306 euros, BBVA 0,96%, à 7,109 euros et CaixaBank 1,42%, à 2,713 euros. Bankia n'est plus cotée depuis janvier. Son titre a perdu 4,41%, à 0,65 euro, avant-hier, après une dégringolade de 51,43% la veille. A contre-courant, Lisbonne fini en hausse, l'indice PSI-20 progressant de 0,79% à 6 018,65 points, grâce aux valeurs bancaires. BCP s'est apprécié de 0,97% et BPI de 1,48%. Mais BES a cédé 0,13%. Le secteur de l'énergie a fini en ordre dispersé. EDP a pris 2,01% et le groupe pétrolier Galp de 0,65%. En revanche, la filiale renouvelable d'EDP a chuté de 1,76%. Wall Street finit quasi stable une séance volatile avant un long week-end Wall Street a fini la semaine proche de l'équilibre une séance marquée par une volatilité croissante avant un long week-end aux Etats-Unis, sur fond d'incertitudes sur la politique monétaire américaine: le Dow Jones a pris 0,06%, le Nasdaq restant quasi stable. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 8,60 points à 15 303,10 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 0,28 point à 3 459,14 points. Le Standard & Poor's 500 a lui reculé de 0,06% (-0,91 point) à 1 649,60 points. Comme la veille, la place financière new-yorkaise est parvenue à rebondir après un départ de séance en nette baisse, sans toutefois se hisser durablement en territoire positif. Et, en raison de départs anticipés des opérateurs en congés avant-hier, les volumes d'échanges étaient particulièrement bas, ce qui rendait la cotation plus volatile. La baisse de l'indice vedette Dow Jones était limitée par la nette hausse (+4,00% à 81,85 dollars) du groupe de produits de grande consommation Procter and Gamble, porté par l'annonce la veille du rappel immédiat de son ancien PDG, Alan George Lafley, pour remplacer l'actuel titulaire du poste, Robert McDonald. Le marché était cependant plombé par la dégringolade de la chaîne de distribution américaine en difficulté Sears (-13,82% à 50,13 dollars) et du groupe d'habillement Abercrombie & Fitch (-10,23% à 48,81 dollars) après l'annonce d'un recul plus marqué que prévu de leur chiffre d'affaires trimestriel et de ventes décevantes. Le géant américain de l'habillement Gap cédait quant à lui 2,64% à 40,27 dollars en dépit de résultats trimestriels globalement conformes aux attentes. Wall Street accueillait mieux les résultats trimestriels de la radio sur internet Pandora Media, et l'annonce de 700 000 nouveaux abonnés au premier trimestre: son titre avançait de 0,82% à 17,30 dollars. Dans les médias, News Corp., le groupe du magnat des médias Rupert Murdoch, s'appréciait de 0,93% à 33,17 dollars après l'approbation par son conseil d'administration de sa scission en deux sociétés le 28 juin. Tokyo nerveuse au lendemain d'un plongeon, le Nikkei gagne 0,9% La Bourse de Tokyo a connu une nouvelle séance très nerveuse, avant-hier, après son plongeon de 7% la veille, mais a finalement terminé en hausse de 0,89% après avoir brutalement oscillé pendant la journée. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 128,47 points à 14 612,45 points, avec un volume d'échange de 5,89 milliards d'action, inférieur au record absolu établi la veille mais néanmoins très élevé. Après la chute de 7,32% la veille à cause d'une surchauffe du marché, le Nikkei a rouvert dans le vert et même gagné plus de 3% dans la matinée, avant de chuter d'autant de le rouge en seconde partie de séance sur de nouvelles prises de bénéfice. Des ordres d'achats importants dans la dernière demi-heure de cotation ont toutefois permis à l'indice vedette de clôturer dans le vert. Le marché des changes a aussi connu quelques mouvements d'humeur, le dollar grimpant et baissant abruptement face au yen, dont la dépréciation quasi continue depuis six mois fait les beaux jours de la place de Tokyo. Un yen plus faible élève la valeur des revenus tirés de l'étranger par les entreprises nippones, une fois convertis en monnaie japonaise, aussi les opérateurs sont-ils particulièrement attentifs au niveau de cette dernière. Le yen a chuté de plus de 25% depuis novembre face au dollar et l'euro, le marché anticipant la souplesse monétaire de la BoJ, finalement annoncée début avril. Sous la pression du nouveau gouvernement de droite dirigé par Shinzo Abe, la BoJ déverse désormais un flot de liquidité dans les circuits, afin de sortir de la déflation qui entrave l'économie nippone depuis une quinzaine d'années. Cette marée de yens a entraîné par ricochet une dévaluation de la monnaie nippone qui a aidé les entreprises nationales à afficher de meilleurs résultats financiers et soutenu l'envolée du Nikkei ces derniers mois, au point de provoquer des soubresauts comme ceux des deux dernières séances de la semaine.