Auparavant, dispersées entre plusieurs opérateurs des services des eaux, de performances inégales, les activités de distribution de l'eau se sont largement homogénéisées aujourd'hui à travers le territoire national et cela s'est passé grâce à la bonne distribution de cette source de vie qui a été radicalement transformée, depuis la création en EPIC, en avril 2001, de l'Algérienne des eaux (ADE). Mais cela n'a pas empêché le ministre des Ressources en eau Hocine Necib à annoncer une nouvelle organisation de l'Algérienne des eaux (ADE) afin d'améliorer et de promouvoir le service public dans la distribution de l'eau potable. Avant de rentrer dans les détails de cette intervention du ministre, il est utile de rappeler que l'ADE avait dû prendre en charge les lourdes créances à recouvrer, réhabiliter des réseaux d'alimentation vétustes, installer des compteurs d'eau, établir avec les clients des relations nouvelles, sur la base notamment de la facturation de la consommation réelle, former et recycler le personnel dans les métiers de l'eau. Aujourd'hui, l'ADE est passée à l'étape supérieure pour offrir à ses abonnés un service public de qualité en mettant à leur disposition de l'eau potable en continu et s'efforce dans certains cas d'être équitable dans les dotations fournies. D'autre part, une autre préoccupation de taille de l'Algérienne des eaux est la lutte contre les déperditions d'eau sur les réseaux d'alimentation . Ses équipes sont d'ailleurs mobilisées en permanence pour détecter les points noirs et les points faibles, dans le but d'améliorer la distribution. Pour asseoir durablement un service public de qualité et se rapprocher davantage de ses clients, l'ADE compte élargir le réseau de points d'accueil-client pour une meilleure diffusion des informations les concernant. Ce sont 25 000 employés, aux compétences et aux métiers les plus divers, qui s'activent chaque jour pour satisfaire cette exigence de service public de qualité. L'ADE a par ailleurs quatre filiales dans le capital social desquelles est associé l'Office national de l'assainissement (ONA). Ces quatre filiales, dont le statut est celui de la SPA, sont la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEAAL) ; la Société des eaux et de l'assainissement d'Oran (SEOR) ; la Société des eaux et de l'assainissement de Constantine (SEACO) et la Société des eaux de Tarf et Annaba (SEATA). Chacune, pour l'ensemble de la wilaya qu'elle concerne, a la charge d'assurer la mission de service public de l'eau. Pour revenir à l'annonce de réorganisation de l'ADE par le Ministre, il faut noter que celle-ci, adoptée récemment par le Conseil d'orientation, a pour principal objectif de "rechercher plus d'efficacité opérationnelle dans l'accomplissement et la réalisation du service public dans la distribution de l'eau potable", comme l'a d'ailleurs indiqué le ministre en marge d'une réunion avec les responsables des ADE des 48 wilayas du pays. Elle permet également d'alléger la mission des ADE à travers la séparation entre les investissements de l'Etat dans la réalisation des infrastructures et le service public. "L'Algérie a investi 600 milliards de DA dans les équipements hydrauliques. C'est un programme lourd qui demande de grands efforts, des cadres et du temps", a expliqué M. Necib, ajoutant que ces investissements ne devraient pas être accomplis au détriment du service public, principale mission de la société. La nouvelle organisation de l'ADE donne plus de transparence, définit les responsabilités et permet l'évaluation périodique dans le service public, selon les explications du ministre. Ainsi, le ministre des Ressources en eau s'efforce à appliquer dans la stricte continuité des directives données par l'ancien ministre, Abdelmalek Sellal, actuellement Premier ministre, en insistant particulièrement pour que la gestion soit sans cesse plus conforme aux attentes du citoyen et de l'intérêt général. L'Algérienne des eaux devrait relever le défi des nouvelles performances que l'on attend d'elle ; il semblerait que jusqu'à maintenant elle ait réussi à bien baliser ses parcours et à avancer assez sûrement. Le tableau de bord de ses indicateurs de gestion montre à l'évidence le bien-fondé et la pertinence des choix effectués et des options prises pour un règlement durable de la question de l'eau potable.