Cette affaire intervient après une mise en demeure adressée en février dernier par la Société de l'eau et de l'assainissement de Constantine (Seaco), à son partenaire, la Société marseillaise des eaux (SEM). A peine une année après que l'allemand Gelsen-Wasser eut pris les rênes de la gestion déléguée des services publics de l'eau pour la zone Annaba et El Tarf, il est déjà mis en demeure par son partenaire national, la Société de l'eau et de l'assainissement d'El Tarf et de Annaba (Seata) de respecter ses engagements sous peine de résiliation de contrat dans des avis publiés dans la presse lundi dernier. Cette affaire, pour rappel, intervient après une mise en demeure similaire adressée en février dernier par la Seaco, la Société de l'eau et de l'assainissement de Constantine à son partenaire la Société marseillaise des eaux (SEM). Les premiers responsables des directions de l'hydraulique, de l'Algérienne des eaux (ADE), de l'Office national de l'assainissement (ONA) ainsi que le directeur adjoint de la Seata, tous siégeant au conseil d'administration (CA) de cette dernière, contactés, semblent s'être donné le mot pour éviter de s'étaler sur la question. L'on s'est limité à dire que la gestion de l'eau et de l'assainissement accuse des insuffisances criantes. Les carences notifiées dans le cadre de la mise en demeure concernent les retards mis dans l'exécution du plan d'investissement et la mise en œuvre de l'opération comptage et mesure de la continuité du service, de la sectorisation de réseau, de la recherche et de la réduction des fuites dans le système d'adduction et de distribution de l'eau. Ces retards ont trait également à la réalisation du centre de formation aux métiers de l'eau et de l'assainissement, et à la mise en œuvre des modèles mathématiques de fonctionnement des réseaux d'alimentation en eau potable et de l'assainissement. Cette situation générale, qui ne va pas sans causer un grave préjudice aux intérêts de la Seata, risque tout bonnement de conduire à la résiliation du contrat liant les deux parties. Mais selon des sources proches de la partie allemande, le manquement à certains engagements est dû à diverses contraintes bureaucratiques auxquelles s'est heurté le partenaire étranger. Des contraintes qui concernent en particulier l'absence de base de données fiables à même de permettre l'établissement d'une cartographie des deux zones Annaba et El Tarf, un élément-clé dans la mise en œuvre de son plan d'investissement s'élevant à près de 31 milliards de dinars s'étalant sur 5 ans et demi. Gelsen Wasser, leader allemand dans le domaine, ajoutent les mêmes sources, est arrivé en Algérie en juillet 2008 avec un business plan qui sera approuvé par le CA de la Seata un mois plus tard. Et ce n'est que le 16 mars 2009 que l'opération de gestion déléguée du service de l'eau était devenue effective. Ainsi, les contraintes et les blocages à tous les niveaux, laisse-t-on entendre, ont eu des incidences en termes de respect des délais contractuels. Gelsen-Wasser n'a pas pu de ce fait procéder au lancement des appels d'offres qu'il y a quelques jours. « Nous avons une forte impression que nous allons vers la résiliation du contrat. Nous avons été désagréablement surpris par tous ces avis de mise en demeure publiés à travers plusieurs médias algériens dans les deux langues », regrettent nos sources qui n'excluent pas l'immixtion du « politique » dans l'affaire. Ce qui est en partie conforté par la déclaration de l'un des responsables algériens qui nous a affirmé qu'une récente réunion avec le ministère de tutelle a été tenue durant laquelle instruction a été donnée de passer carrément à l'étape de mise en demeure.