Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide à la Grèce de 1,7 milliard d'euros, dans le cadre du plan de sauvetage du pays mené de concert avec les dirigeants de la zone euro. Dans un communiqué, le conseil d'administration du FMI, qui représente les 188 Etats-membres, précise que ce versement porte à 6,6 milliards d'euros le montant total accordé à Athènes par le FMI depuis l'annonce du renflouement du pays il y a un an. Après un premier plan d'aide en 2010, la Grèce avait obtenu au printemps 2012 une ligne de crédit massive d'environ 173 milliards d'euros accordée par la troïka des créanciers (FMI, Commission européenne, Banque centrale européenne) en échange d'un programme d'austérité drastique. La Grèce est en bonne voie pour achever son ambitieux plan d'ajustement budgétaire, a commenté la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, citée dans le communiqué. La recapitalisation des principales banques et la mise en faillite ordonnée des banques secondaires sont en passe d'être achevées, a-t-elle ajouté. La patronne du Fonds a toutefois estimé que la lutte contre l'évasion fiscale, un des fléaux du pays, restait une priorité essentielle, ajoutant que les autorités grecques devaient dans le même temps résister aux pressions les poussant à réduire les impôts, à l'heure où l'austérité continue d'être vivement contestée dans le pays. Le FMI, qui participe à hauteur de 28 milliards d'euros au plan d'aide décidé en 2012, n'avait débloqué les deux précédentes tranches d'aide en janvier qu'à l'issue de longs mois de négociations houleuses avec Athènes et mais également avec ses partenaires européens. Le Fonds estimait que la Grèce ne respectait pas ses engagements et souhaitait convaincre les Européens d'en faire davantage pour faire baisser le niveau de la dette du pays, jugé intenable. Selon l'UE, la dette grecque, qui a reflué l'année dernière à 156,9% du Produit intérieur brut (PIB), devrait repartir à la hausse à 175,2% alors que l'objectif de la troïka est de parvenir à un ratio de 110% en 2022. Mme Lagarde juge essentiel que les Européens respectent leur engagement de prendre, si nécessaire, de nouvelles mesures d'assistance pour atteindre cet objectif. Même si le pays continue à s'enfoncer dans la récession pour la sixième année consécutive, la troïka a récemment relevé des signes d'amélioration. En visite, vendredi, à Athènes, le président de l'Eurogroupe Jeroen Djisselbloem a assuré que le pays renouerait avec la croissance en 2014. Début mai, le FMI avait, lui aussi, reconnu que le pays avait parcouru un long chemin en matière de redressement de ses finances et que l'enjeu majeur restait le rétablissement de la confiance pour que la Grèce renoue avec la croissance. l'Eurogroupe discutera "si nécessaire" en "avril 2014" Le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Djisselbloem, a confirmé prévoir la reprise en 2014 en Grèce en soulignant qu'un éventuel nouvel allègement de la dette du pays sera discuté "en avril 2014, si nécessaire" lors d'une conférence de presse à Athènes. "Nous avons les premiers signaux d'un retour de l'économie (...) d'une reprise économique l'année prochaine", a déclaré le ministre néerlandais des Finances, au côté de son homologue grec Yannis Stournaras. Il a toutefois souligné que la recapitalisation des grandes banques grecques en cours était "cruciale" pour cette relance car "nous avons besoin de banques saines". Le chef de file de l'Eurozone a par ailleurs exclu toute discussion dans l'immédiat sur un nouvel allègement de la dette souveraine grecque. "La dette grecque est sur la voie de la soutenabilité, nous sommes confiants et nous nous sommes aussi engagés à des mesures supplémentaires si nécessaire", a-t-il souligné. "C'est une question à discuter si nécessaire en avril 2014", mais à la condition, comme déjà stipulé par l'Eurogroupe, que la Grèce dégage un excédent budgétaire annuel primaire (hors intérêts de la dette) et "mette en oeuvre pleinement" son programme de redressement dicté par l'UE et le FMI, a-t-il ajouté. 7,2 milliards d'euros pour les banques La zone euro a transféré comme prévu 7,2 milliards d'euros qui serviront à recapitaliser les banques grecques et font partie d'une enveloppe de 50 milliards d'euros, a annoncé le fonds de secours des 17, le FESF (fonds européens de stabilité financière). Les sommes transférées à la Grèce devraient aider à créer un secteur bancaire sain et viable, ce qui est une condition nécessaire pour la reprise de l'économie réelle grecque, a affirmé Klaus Regling, le patron du FESF dans un communiqué. Athènes a désormais reçu 48,2 milliards d'euros du FESF sur les 50 destinés à être injectés dans ses banques, dans le cadre du deuxième plan de soutien mis au point en faveur de la Grèce par l'UE et le FMI. Ces sommes ont été versées sous forme d'obligations de maturités différentes. La recapitalisation des principales banques grecques a été décidée pour parer aux importantes pertes subies après la restructuration de la dette du pays en mars 2012 et l'opération du rachat de la dette neuf mois plus tard. La condition principale posée par la troïka, représentant les bailleurs de fonds de la Grèce, pour que les banques restent sous contrôle privé est de s'assurer qu'au moins 10% de ce nouveau capital proviennent d'investisseurs privés afin d'empêcher les banques d'être nationalisées.