Après la colère des chômeurs du sud du pays, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a annoncé le 11 mars dernier, une série de mesures pour le traitement de l'emploi et du chômage en priorisant notamment la main-d'œuvre locale dans ces régions. Dans une instruction relative à la gestion de l'emploi dans les wilayas du Sud, Abdelmalek Sellal a précisé que "le recours au recrutement d'une main-d'œuvre hors wilayas n'est autorisé que dans la proportion des postes à pourvoir n'ayant pas de profil correspondant localement." Les jeunes promoteurs et les chômeurs, établis dans les wilayas du Sud, bénéficient à la faveur de cette instruction de crédits bancaires, à hauteur de 100%, sans intérêts pour créer leurs micro-entreprises. Et dans la ligne d'encourager l'emploi dans cette partie vaste de l'Algérie le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers, M. Abderrezak Trabelsi, déclare que les responsables de banques "ont notamment convenu de décentraliser la prise de décision des agences bancaires dans les wilayas du Sud et de désigner, dans chaque agence, une personne spécialisée pour orienter les jeunes et les informer sur les détails du dispositif du gouvernement en matière de soutien de l'emploi". Ce qui vient de concrétiser les décisions prises lors d'une réunion des P-DG des banques publiques tenue au siège du ministère des Finances. D'ailleurs ce jour là, le ministre du secteur, M. Karim Djoudi avait appelé les banques à s'engager dans un certain niveau de décentralisation de la prise de décision bancaire. "Il appartient à chacune des banques d'aller vers un niveau de décentralisation de la décision plus élevé et compatible avec la configuration de son réseau", avait préconisé le ministre. Les responsables de ces banques ont été alors priés de "marquer leur présence sur le terrain et se déplacer personnellement dans les agences du sud du pays pour assurer une prise en charge effective des mesures prises". A l'issue de la réunion, les banques se sont notamment engagées à améliorer leur contribution aux dispositifs Ansej-Cnac dans les wilayas du Sud, fluidifier les relations avec les clients et faciliter aussi le recrutement de la ressource humaine locale à travers la diversification et l'intensification de l'offre de formation. Encore faut-il noter que le chômage touche la jeunesse algérienne à un taux de 21,5% des moins de 35 ans selon les pouvoirs publics et le FMI contre moins de 10% pour l'ensemble de la population. En cas d'indisponibilité des profils demandés sur le marché du travail local, une dérogation "exceptionnelle" peut être accordée par le wali , territorialement compétent, pour le recours à une main-d'œuvre hors wilaya sur un rapport "dûment motivé, assorti de l'avis des services compétents de l'emploi." Les entreprises qui recrutent des agents insuffisamment qualifiés devront assurer la formation directement ou par l'intermédiaire des centres de formation professionnelle par une formation à la carte. La situation des jeunes du Sud , où le chômage est légion, du fait du faible développement de la région et d'une émigration interne de travailleurs venus du Nord est alarmante. Les jeunes de la région voient ainsi les postes de travail pourvus par "les gens du Nord" alors que l'essentiel des revenus en devises du pays provient de l'exportation des richesses du sous-sol du Sud. Et c'est dans la perspective de régler ce problème de l'emploi dans le sud algérien que l'Etat a mis les bouchées doubles pour y parvenir.