Depuis sa première visite en Algérie en 2006, les échanges commerciaux entre nos deux pays ont doublé (environ 5 milliards de dollars en 2012). M. Erdogan, en visite officielle de deux jours en Algérie, a annoncé son souhaité que les échanges commerciaux entre les deux pays doublent rapidement, pour atteindre 10 milliards de dollars, et voudrait la prorogation de dix ans de l'accord énergétique entre la Turquie et l'Algérie. Nous devons arriver à un niveau d'échanges de 10 milliards de dollars au plus vite, a ajouté le Premier ministre turc, arrivé dans l'après-midi à Alger, dans le cadre d'une tournée au Maghreb maintenue malgré le vaste mouvement de contestation populaire auquel il est confronté dans son pays. La Turquie a été le 8e client de l'Algérie en 2012, avec des achats d'un montant de 3,04 milliards de dollars, et son 7e fournisseur (1,78 milliard de dollars), selon les chiffres des Douanes algériennes. M. Erdogan a par ailleurs annoncé la prorogation de 10 ans de l'accord énergétique entre les deux pays. L'Algérie est notre quatrième fournisseur mondial en énergie, a-t-il souligné. Il a par ailleurs demandé la suppression des visas entre les deux pays. Erdogan hôte de la wilaya d'Oran Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, au deuxième jour de sa visite officielle en Algérie, est l'hôte de la wilaya d'Oran, où il doit visiter, en compagnie de son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, des infrastructures industrielles. Les deux Premiers ministres et les délégations qui les accompagnent se sont rendus dans la daïra de Bethioua où ils doivent visiter deux complexes pétrochimiques relevant de la zone industrielle d'Arzew et la nouvelle aciérie, réalisée par la société turque de droit algérien ''Tosyali Iron et Steel''. Cette visite s'inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale et traduit la volonté des deux pays de hisser le dialogue politique et les relations économiques au plus haut niveau. Avant de se rendre à Oran, le Premier ministre turc avait été distingué, hier matin Docteur Honoris Causa par l'Université d'Alger 2. Consolider les relations algéro-turques Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, a appelé à consolider les relations bilatérales entre l'Algérie et la Turquie à l'ère d'une globalisation "qui porte autant d'espoirs que de grands dangers". Les deux pays doivent œuvrer "à répondre aux aspirations légitimes de nos concitoyens à l'ère d'une globalisation rampante qui porte autant d'espoirs que de grands dangers pour toutes les sociétés du monde actuel", a déclaré Ould Khelifa dans une allocution de bienvenue au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite officielle en Algérie. "Nos pays sont confrontés à des défis politiques et des enjeux économiques et culturels, ce qui nous appelle à œuvrer de concert pour consolider nos relations bilatérales dans tous les domaines", a-t-il dit avant que le Premier ministre turc ne prononce un discours à l'APN. La visite de M. Erdogan, a souligné M. Ould Khelifa, "intervient dans un contexte régional et international caractérisé par des mutations que vivent certains pays de la région avec tout ce qu'elles comportent comme défis sécuritaires et enjeux économiques". M. Ould Khelifa a rappelé que "les liens solides qui unissent les deux peuples ont été concrétisés par la visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en Turquie en février 2005 qui a donné un nouvel élan aux relations bilatérales". Partenariat touristique L'Algérie souhaite accueillir des investissements turcs notamment dans l'hôtellerie et le management des infrastructures touristiques, a indiqué le ministre du Tourisme Mohamed Benmeradi. "On souhaite accueillir des investissements physiques. Il semblerait que la partie turque est intéressée par ce créneau, étant donné que des opérateurs turcs activant dans le secteur du tourisme sont présents à Alger", a-t-il déclaré à des journalistes en marge d'un forum d'affaires algéro-turc tenu la veille dans la soirée. Le ministre a ajouté que ce forum, auquel ont pris part plus de 700 opérateurs économiques des deux pays activant dans plusieurs secteurs, était une occasion idoine pour examiner la possibilité de concrétiser des projets touristiques communs. Les perspectives d'échanges commerciaux et d'affaires dans le BTPH, l'énergie, le textile, l'agroalimentaire, l'agriculture, l'automobile et la chimie étaient au centre des rencontres bilatérales (B to B) tenues lors de ce forum. L'artisanat constitue, souligne M. Benmeradi, l'une des pistes de coopération future entre l'Algérie et la Turquie précisant que la commission mixte algéro-turque se penche sur le développement du partenariat dans les produits artisanaux. Arrivé la veille, M. Erdogan a été accueilli à son arrivée à l'aéroport d'Alger par son homologue algérien, Abdelmalek Sellal. Il est accompagné de plusieurs ministres et de quelque 200 hommes d'affaires. Les deux pays veulent intensifier les relations commerciales au plus haut niveau, conformément au Traité d'amitié et de coopération conclu en 2006. Mi-mai, la société algérienne de gestion des participations de l'Etat, SGP-industries manufacturières, et le groupe turc Taypa, ont signé un accord de partenariat pour la réalisation d'un complexe intégré dédié aux métiers du textile. Ce projet devrait générer plus de 10 000 emplois. La société mixte, chargée de gérer ce complexe, devrait être créée fin juin 2013. Le montant du projet, estimé entre 800 et 900 millions de dollars, sera investi par étapes.