Pour Helge Lund, P-DG de Statoil, Tiguentourine a subi une attaque terroriste de la " pire espèce ". Le groupe norvégien enquête sur les évènements, une équipe était sur place mercredi. Les soucis sécuritaires et sans doute fiscaux retardent la reprise: BP traine les pieds et Statoil ne reviendra pas sans lui. La production du norvégien Statoil sera inférieure à celle de 2012 en partie à cause des effets de l'attaque terroriste contre la base gazière de Tiguentourine et une production plus faible de gaz aux Etats-Unis, selon les prévisions de la compagnie. Le P-DG de Statoil, HeLge Lund, a déclaré que sa compagnie entend mener une enquête sur les évènements " avant, pendant et après l'incident afin d'améliorer davantage la sécurité, l'évaluation des risques et l'état de préparation des secours ". Statoil qui a perdu cinq membres de son personnel durant l'attaque terroriste reste très marquée par l'évènement. " Ce qui est arrivé en Algérie est brutal, du terrorisme international de la pire espèce. Cela a affecté des gens innocents de plusieurs nations et des victimes innocentes d'un certain nombre d'entreprises et de pays ont été soumises à une violence insensée. L'ensemble de Statoil est fortement affecté par l'attaque terroriste " a déclaré HeLge Lund. Dans sa livraison de ce vendredi, le journal El Khabar, citant des sources à Sonatrach, indique qu'une délégation de cadres et de responsables de la sécurité de Statoil se sont rendus mercredi dernier à Tiguentourine pour évaluer l'avancée des travaux au niveau de la base gazière où seules deux unités fonctionnent. Selon cette source, les responsables de l'entreprise norvégienne ont indiqué qu'ils ne pourraient pas revenir sans leur associé British Petroleum. Lequel tarde à revenir à In Amenas, selon la même source, en raison de refus de Sonatrach de lui notifier par écrit les nouvelles dispositions prises pour sécuriser le site. Sonatrach aurait répondu que les mesures prises sont de nature " confidentielle" et ne peuvent être révélées. De la sécurité à la fiscalité La date du " retour " des deux compagnies au site de Tiguentourine reste de ce fait incertaine et butte sur les questions de sécurité. Les autorités algériennes ont déjà signifié qu'il n'était pas question de permettre, comme le souhaitait BP, de confier la sécurité des sites à des sociétés de gardiennage étrangères. "Nous sommes favorables à toute idée qui ne pourrait pas toucher à notre souveraineté. Mais, d'un autre côté, nous sommes conscients qu'il faut améliorer les conditions de sécurité de manière à préserver les vies humaines quelles qu'elles soient", a déclaré, à la mi-mai, un responsable de Sonatrach. Les membres de la délégation de Statoil qui sont venus à Tiguentourine, et comprenant des cadres de l'entreprise et d'anciens employés avant l'attaque de janvier dernier "ont parlé d'un climat peu propice au retour ". Leur visite sur le site aurait coïncidé avec des mouvements de protestation organisés par les travailleurs contre le refus de Sonatrach de les intégrer. L'attaque de Tiguentourine, affirment les entreprises étrangères, génère des nouveaux coûts en matière de sécurité et elles ont tendance à demander plus de souplesse fiscale pour compenser. Immédiatement après l'attaque terroriste, Paul Stevens, chercheur au think-tank Clatham House, a annoncé la tendance : "Des événements comme celui d'In Amenas rendent le pétrole et le gaz plus coûteux à produire en Afrique du Nord, de sorte que les majors vont se tourner vers les gouvernements de la région pour obtenir un allégement de leurs conditions fiscales".