Il y a à faire le constat que la société devient de plus en plus vulnérable avec le sentiment pratiquement généralisé que nul n'est à l'abri d'une agression. Les populations des nouveaux quartiers sont d'autant exposées à des agressions, que les cités construites ne prévoient des postes de police ou de commissariats d'arrondissement , alors que la DGSN plaidait constamment pour une police de proximité. Il y a enfin à faire le constat qu'est grande la tendance aux incivilités dans les lieux publics et que se prépare ainsi le terreau au développement de la criminalité. N'y avait-il pas la conscience dans les institutions de réflexion sécuritaire, qu'il fallait s'intéresser à discerner l'essentiel dans les mutations politiques, sociales, économiques dont le processus allait en s'accélérant, charriant des menaces diverses, les réponses de sécurité semblant être prises sous le sceau de l'urgence ? Sur le socle des anciennes certitudes se sont greffées d'autres questions. Posons-en au moins deux d'entre elles. Quelles sont les sources majeures de l'insécurité ? Quelles seraient les implications sur la situation sécuritaire d'un difficile compromis à faire entre les exigences de la mondialisation et celles de la nécessaire préservation de la cohésion sociale et du fonctionnement de la société ? Quelles sont les données observables qui pourraient rendre compte de la situation générale actuelle en matière de sécurité? Le sentiment d'être agressé est très fort quand on aborde des ruelles sombres, quand on emprunte la bretelle de sortie de l'autoroute à la tombée de la nuit, quand on lit la presse qui rapporte les rapports de la gendarmerie etc … D'abord, il apparaît qu'il y a une diversité de menaces criminelles et un renforcement de celles-ci. Outre ce qui est lié au terrorisme, ou à la violence, puisque ce concept semble avoir été mieux adopté pour rendre compte du niveau de l'intensité des actions terroristes ou pour n'avoir pas à citer le mot de terrorisme, d'autres maux sont apparus à savoir la criminalité organisée, les agressions mortelles, les cambriolages, les enlèvements etc … Ensuite, les regards se portent, bien sûr, vers les forces de sécurité en charge de la lutte contre ces diverses criminalités. Il apparaît ainsi, que se dégage l'impression d'une relative inefficacité qui s'expliquerait par un déficit d'effectif à combler, ou plutôt qui est en train d'être comblé, puisque la DGSN a lancé un plan de recrutement et formation. Une visibilité des forces de sécurité commence à être constatée, une visibilité bien évidemment rassurante, sauf pour les immenses et durables gênes pour la circulation automobile aux barrages à l'entrée d'Alger.