Ce qui n'était qu'une option au mois de février dernier est en passe de devenir réalité. La prise du contrôle d'El Hadjar par l'Etat "n'est envisageable que si ArcelorMittal ne parvient à apporter les financements nécessaires au plan de développement'' prévu, avait souligné au mois de février dernier une source proche du dossier. Ainsi et pas plus tard qu'hier, c'est le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Cherif Rahmani, qui a annoncé que les négociations relatives à la reprise par l'Etat du contrôle du complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba) seront achevées "avant la fin de l'été". Ce complexe, qui a produit quelque 600 000 tonnes d'acier en 2012, est détenu actuellement à hauteur de 70% par le numéro un mondial de la sidérurgie, le groupe indien ArcelorMittal et à 30% par le groupe public algérien Sider. A une question sur une éventuelle reprise par l'Etat des actions de ce complexe, le ministre a indiqué à la presse, en marge de la présentation du plan de développement de la filière des industries électronique et électroménager, qu"'on avance sur ce dossier et les négociations seront conclues avant la fin de l'été". "Je vous garantis que les hauts fourneaux ne seront pas éteints. On va valoriser l'outil industriel et son positionnement sera dans l'intérêt national", a-t-il assuré, en référence aux informations publiées ces derniers jours sur une éventuelle reprise par l'Etat de la majorité du capital de ce complexe. Il est utile donc pour bien comprendre la situation de rappeler qu'au mois de février dernier le gouvernement et le numéro 1 mondial de la sidérurgie ArcelorMittal avaient ouvert des négociations pour augmenter les capacités de production du complexe d'El Hadjar (Annaba). "Un groupe de travail a été formé du côté des pouvoirs publics et du côté d'Arcelor Mittal pour présenter au gouvernement dans les semaines à venir la meilleure feuille de route", pour augmenter les capacités de production d'El Hadjar (Annaba)", précise une source qui a requis l'anonymat. L'Algérie, qui veut atteindre l'autosuffisance en acier, dont l'importation lui coûte annuellement environ 10 milliards de dollars, vient de mettre en oeuvre un plan pour redresser sa production en fédérant tous ses projets sidérurgiques autour de cet objectif stratégique. L'engagement d'ArcelorMittal à travailler sur le long terme en Algérie et à envisager avec le gouvernement algérien toutes les options stratégiques pour augmenter la production d'acier en Algérie a été formulée d'ailleurs par M. Arnaud Poupart-Lafarge, P-DG de la division produits longs Europe (LCE) du groupe au cours de sa visite de travail à l'usine d'Annaba, ajoute la même source. A ce moment-là, on indiquait déjà qu'"il y a des chances pour que l'Etat reprenne le contrôle du complexe, conformément à la règle 51/49" régissant l'investissement étranger en Algérie. La cession des parts d'ArcelorMittal dans El Hadjar est une option probable au regard des difficultés financières auxquelles est confrontée la filiale algérienne d'ArcelorMittal, sauvée in extremis en 2012 d'une cessation de paiement grâce à un accord sur une ligne de crédit de 14 milliards de DA fourni par la Banque extérieure d'Algérie. Actuellement, seul le complexe d'El Hadjar produit de l'acier en Algérie, en attendant l'entrée en production de deux autres usines, dont celle de Bellara (5 millions de tonnes/an) qui sera construite avec ''Qatar international'', une joint-venture formée par les groupes Qatar Steel et Qatar Mining.