L'économie de l'Algérie est basée essentiellement sur les hydrocarbures, ces derniers représentent 99% des revenus du pays. Mais ces derniers temps, nombreux sont ceux qui prévoient la fin du pétrole et du gaz, c'est pour cela l'Algérie est obligée, désormais, de diversifier ses revenus et ne plus compter sur les hydrocarbures. A cet effet, les responsables algériens multiplient, depuis quelques jours, les déclarations rassurantes vis-à-vis de la stratégie du gouvernement qui vise à ne plus dépendre des richesses naturelles. En effet, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaissa, a déclaré, lors de la cérémonie de remise d'un prix honorant l'Algérie par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), à Rome (Italie), que " L'Algéri a multiplié, ces deux dernières années, son PIB hors hydrocarbures par quatre et l'agriculture et le monde rural y ont participé fortement ". " Les disponibilités alimentaires par habitant et par jour ont été multipliées par huit en cinquante années, âge de l'Algérie indépendante, pour atteindre 3 500 calories par habitant et par jour, sachant que la population a été multipliée par quatre " a-t-il poursuivi. . Ces propos se veulent, donc, plus au mois rassurants. Pour ce qui est de la distinction remise à l'Algérie, le ministre a exprimé sa gratitude en disant "je voudrais vous dire au nom du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, combien nous sommes sensibles à la distinction de notre pays, l'Algérie, par notre institution Onusienne, pour avoir atteint avant terme le but fixé dans l'objectif 1 du Millénaire pour le Développement ". Avant de poursuivre, " Cette appréciation objective des efforts déployés et des succès obtenus par l'Algérie, par ses agriculteurs, ses éleveurs, ses industriels, bref, par ses créateurs de richesses, hommes et femmes, ses services, institutions publiques et société civile, nous conforte dans notre démarche et dans le choix que nous avons fait en matière de politique de développement et de Renouveau agricole et rural ". Sur le même registre, M. Benaissa a estimé que ce prix " renforce notre détermination à poursuivre inlassablement ces efforts pour assurer la sécurité alimentaire durable de nos populations et pour consolider le développement équilibré et harmonieux de nos territoires ruraux ". En effet, le ministre est bel et bien conscient qu'on ne peut pas parler de " souveraineté nationale ", sans " l'autosuffisance alimentaire ". Le ministre a conclu son discours, en affirmant que " La faim zéro c'est possible, il faut y croire, nous y croyons ". "L'Algérie construit un système alimentaire durable" En outre, M. Benaissa a indiqué que l'Algérie a mis en place les conditions de la construction d'un système alimentaire durable au service de la sécurité alimentaire pour ses populations. "L'Algérie procède, dans le cadre de sa politique de renouveau agricole et rural, à la mise en place des conditions de la construction d'un système alimentaire durable au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition de ses populations", a souligné M. Benaissa. L'intérêt du chef de l'Etat à la lutte contre la faim Dans ce cadre, il a souligné "l'intérêt" porté par le chef de l'Etat à "la lutte contre la faim, la malnutrition et la pauvreté dans le monde, lutte devenue aujourd'hui, essentielle pour notre planète", a-t-il dit. "En ouvrant ce chantier, avec ses facettes et ses dimensions multiples, la FAO fait montre d'une grande audace et d'une clairvoyance que nous saluons et soutenons", a affirmé le ministre. Il a ajouté que l'engagement par la FAO de "réformes profondes" rendant durables des systèmes alimentaires et les mettant en place, permettra "la diminution constante de la faim et de la malnutrition dans le monde". Un crédo : compter avant tout sur nous-mêmes : Revenant sur la politique de renouveau agricole suivie par l'Algérie, il a expliqué notamment que "faciliter l'accès au foncier agricole, promouvoir un environnement incitatif, encourager le partenariat public-privé et compter avant tout sur nous-mêmes, sont un credo qui guide nos actions et donne du sens à nos projets, dans l'objectif d'assurer durablement la sécurité alimentaire, une nutrition équilibrée et un développement cohérent et harmonieux de nos territoires". M. Benaissa a ajouté que la politique menée par l'Algérie concernait l'ensemble des territoires et concourait à "libérer les initiatives et créer les synergies entre les différents acteurs du développement", soulignant que "la réalisation de cette ambition et son succès" reposaient sur l'implication des femmes et des jeunes. "De plus, grâce à un ambitieux programme (renforçant) les "capacités humaines et d'assistance technique, nous nous sommes engagés dans le développement et la généralisation des connaissances pour faire émerger des systèmes de production adaptés, nous permettant de produire autrement, mieux et plus de nourriture, (..) un élément nouveau introduit dans notre approche en matière de développement agricole et rural durable", a-t-il précisé. UN taux de croissance agricole de 13,8 % Enumérant "les premiers résultats" de cette démarche, il a cité "un taux de croissance agricole de 13,8% ces quatre dernières années, une amélioration significative de la sécurité alimentaire des ménages et du pays, une réduction sensible du taux de chômage, particulièrement en milieu rural, et un renforcement perceptible de la cohésion sociale". A cet égard, il a plaidé pour la coopération et le partenariat avec la FAO, estimant que le contexte étant "très favorable à la promotion d'initiatives multilatérales", à l'image des derniers succès remportés dans la lutte antiacridienne par les pays du Sahel d'Afrique du Nord, en collaboration avec l'Organisation. Par ailleurs, M. Benaissa a mis en avant le soutien et la solidarité de l'Algérie aux Etats pauvres et en difficulté, qui a décidé, a-t-il rappelé, d'effacer la dette de 16 pays africains et arabes.