La volonté affichée par le constructeur automobile français, Renault, d'investir dans la région du Maghreb est loin d'être un fait ordinaire pour passer inaperçu. En effet, le choix de la firme française d'installer son usine pour le montage des véhicules dans le territoire marocain au détriment du marché algérien, relance à nouveau le débat sur les paramètres d'orientation des flux d'IDE (investissements directs étrangers), dans tous les pays de la rive sud de la Méditerranée. Renault vient d'opter finalement pour le Maroc pour la localisation de sa première usine de montage d'Afrique du Nord et ce, au moment où d'aucuns s'attendaient à ce que la firme française prenne la destination Algérie, eu égard aux potentialités que renferme le marché national de l'automobile, avec les fortes opportunités d'investissement qu'il présente et la consommation locale qui est également élevée. Tenant compte de ces trois paramètres, il ressort que le marché national est plus susceptible de réceptionner le projet d'investissement que projette Renault. En revanche, la préférence de Renault pour le royaume chérifien n'a pas été du goût des cercles économiques algériens qui, selon des sources au fait de ce dossier, ont décidé d'exprimer leur désappointement. En effet, les mêmes sources ont laissé entendre qu'"Alger a demandé des explications à Paris sur le choix du Maroc pour l'installation de l'usine de Renault pour le montage automobile". L'information a été rapportée par le quotidien économique français La Tribune sans fournir davantage de détails sur la nature des " explications " en question ni sur les cercles exacts qui les a sollicitées. "Alger demande à Paris des explications sur le choix du Maroc pour la nouvelle usine à bas coûts de Renault", s'est contenté de rapporter le quotidien La Tribune qui revient longuement sur les nouveaux progrès réalisés par le groupe automobile Renault. Au terme des nouveaux bilans rendus publics, les ventes de Renault ont enregistré une croissance de 29% en dehors de l'Europe, et une grande partie de ces ventes a été destinée au marché algérien, confirment toutefois les spécialistes des relations économiques dans l'Hexagone. En tout cas, depuis que Renault a affiché sa détermination à réaliser une unité de montage dite à moindres coûts dans l'un des pays de la sous région du Maghreb, tous les regards sont restés braqués sur le marché algérien que l'on supposait comme étant privilégié par Renault. Le choix du Maroc a d'ailleurs incité de nombreux observateurs à s'interroger sur les atouts qui auraient attiré la firme française vers le Maroc et non pas vers l'Algérie. Les mêmes sources ont révélé également que la décision de Renault et la réaction de l'Algérie ont mis dans la gène le gouvernement français qui se voit désormais contrarié par rapport à tous les engagements qu'il a pris vis-à-vis de l'Algérie en matière d'efforts à fournir afin d'encourager les investisseurs français à privilégier la destination Algérie.