Défilé n Les discours concernant l'éventualité de fabrication d'une voiture en Algérie n'ont pas manqué ces quatre dernières années. Les officiels annonçaient successivement une voiture iranienne, chinoise, française et enfin allemande. Et voilà qu'en août 2009, l'annonce a pris une autre tournure : une voiture 100% algérienne. Des conventions ont même été signées avec des constructeurs étrangers pour l'implantation d'usines de montage dans notre pays. L'on ne sait toujours pas, cependant, si ces conventions seront appliquées ou pas. Quel sort connaîtront-elles ? Et si elles sont appliquées, aura-t-on diverses marques de voitures fabriquées localement aux côtés de la voiture «100% algérienne ?» Les deux dernières conventions en date ont été signées en mars dernier. Le premier contrat, conclu entre Fandi Motors et Changhe Automobile, concerne la fabrication de véhicules de tourisme, principalement les marques Ideal de 5 places et Freedom de 7 places. La chaîne de montage prévue pour cette nouvelle industrie en Algérie est entièrement robotisée et pourrait atteindre jusqu'à 50 000 unités par an. Le second contrat, signé entre GM Trade et le constructeur chinois Shaanxi, porte sur la réalisation d'une unité d'assemblage de véhicules utilitaires, industriels et minibus. Le responsable du groupe Fandi avait promis que son unité de fabrication entrerait en activité «en l'espace d'une année». L'attente et l'espoir sont, donc, de mise, si le projet n'est pas enterré… comme Fatia. Le constructeur chinois Shaanxi a aussi prévu une usine de montage de camions qui «devrait commencer son activité en 2010». Début août 2008, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait annoncé lors de sa visite à Téhéran, l'ouverture prochaine d'une usine de montage de véhicules automobiles appartenant à un opérateur iranien. Le leader iranien de l'automobile, Khodro, avait fait part de sa «ferme intention» de faire de l'Algérie une base de lancement de ses produits vers le Maghreb et concurrencer les Européens et les Asiatiques. Avant 2009, il était annoncé l'ouverture d'une unité de montage de camionnettes (pick-up) et de bus en Algérie. Une filiale de ce groupe projetait de réaliser, également, une unité de fabrication de pièces détachées après celle de montage de véhicules. Il semble que les conventions affectionnent les chiffres ronds, puisque 2010 était aussi fixée par les Iraniens pour lancer la fabrication automobile dans notre pays. Quelques mois nous séparent, alors, du bonheur. Mais rien n'est encore sûr, au vu des multiples déconvenues enregistrées jusque-là. Il est utile de rappeler que l'Algérie est passée, en 2007, à côté d'une très belle opportunité d'avoir enfin une usine Renault installée en Algérie. Le constructeur français a décidé d'installer son usine au Maroc «après l'échec des négociations qu'il avait eues pendant trois ans avec les autorités algériennes». En cause : le problème d'accès au foncier. L'Algérie a vu ainsi un investissement de 600 millions d'euros lui passer sous le nez. Le projet devait permettre de produire 200 000 véhicules/an et des milliers d'emplois directs et indirects. Fatia a été enterrée dans la même année.