Le marché automobile algérien totalise, actuellement, plus de 40 marques. Il faut dire qu'à partir des années 2000, avec l'ouverture du marché et les différentes reformes qui ont été lancées, l'Algérie a vu l'émergence de concessionnaires représentant une multitudes de firmes internationales. Avec un parc estimé, selon le ministère de l'Industrie, à 3 211 052 véhicules à fin 2005, dont 1 905 892 véhicules particuliers, l'Algérie s'impose comme un marché dynamique, en particulier du point de vue des ventes de véhicules neufs avec, notamment, le développement du crédit automobile. Tous ces facteurs conjugués offrent donc d'énormes opportunités d'investissement dans la filière automobile, à commencer par le lancement d'opérations de montage de véhicules considérées comme l'ancrage de l'industrie automobile en Algérie. La tendance mondiale qui guide l'implantation d'usines à travers les zones de marché devrait logiquement se traduire en Algérie par l'installation d'usines de production par les constructeurs automobiles et les équipementiers les plus entreprenants et soucieux de maintenir leur part de marché. Si des pays comme le Maroc ou la Turquie ont pu lancer des opérations d'assemblage ou de montage de véhicules légers avec respectivement 200 000 et 1 millions d'unités par an, l'Algérie qui pourtant disposait, dans les années 1970, de solides assises dans le domaine de la fabrication et du montage de véhicules industriels et autres engins, à l'exemple des complexes des tracteurs de Constantine, de celui du machinisme agricole de Sidi-Bel-abbès ou de la SNVI de Rouiba, semble à la traîne. Ce n'est pourtant pas la volonté qui a manqué. Les pouvoirs publics ont à maintes occasions affiché une position favorable quant à l'opportunité du lancement d'une industrie automobile en Algérie et particulièrement celle du véhicule particulier inexistante à ce jour. Le choix stratégique de cette politique est de faciliter, d'encadrer et d'inciter la création d'une industrie automobile. D'ailleurs, une opération a été lancée en 1980, dans les Hauts-Plateaux pour l'implantation, à Tiaret, d'un complexe de montage de véhicules particuliers avec la firme italienne "Fiat", mais malgré les moyens énormes dégagés par les décideurs de l'époque, la voiture algérienne "Fatia" n'a jamais vu le jour. Récemment, le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, a clairement expliqué qu'il trouvait inadmissible que de grandes marques françaises, à l'instar de Renault ou de Peugeot, se contentent de vendre des véhicules sans jamais envisager de s'implanter en Algérie. "Nous ne pouvons accepter que ces constructeurs possèdent des usines de montage chez nos voisins sans penser à faire la même chose en Algérie. C'est très regrettable", a-t-il dit lors du séminaire économique franco-algérien organisé à Paris. Par ailleurs, et pour compenser le montage, la nouvelle stratégie industrielle en Algérie s'oriente vers la sous-traitance, notamment en matière d'industrie automobile. Il convient de souligner que les entreprises de la branche mécanique offrent d'énormes capacités de sous-traitance en usinage, pièces de fonderie, traitement thermique, mécanique de précision, mécano-soudure, et autres. Ces capacités pourraient être utilisées d'une façon optimale avec l'identifications des filières possibles, permettant l'insertion dans le marché de l'automobile. En attendant la mise en place d'une véritable industrie automobile, le gouvernement, avec le concours des institutions bancaires nationales ou internationales, a pris des mesures pour encourager et mettre de l'ordre dans ce secteur. Maintenant la balle et dans le camp des opérateurs ou des industriels nationaux qui pourraient être éventuellement intéressés par des actions de partenariat.