Le numéro trois allemand de l'énergie EnBW a annoncé cette semaine qu'il allait investir massivement dans les énergies renouvelables et dans les réseaux d'ici 2020, et céder pour près de 3 milliards d'actifs dans le cadre d'une profonde restructuration. Au cours des sept prochaines années le groupe de Karlsruhe (sud), qui a longtemps compté le français EdF dans le cercle de ses actionnaires, veut investir un total de 7 milliards d'euros dans sa transformation en un acteur majeur des renouvelables. Sur cette somme, 3,5 milliards d'euros seront des investissements dans des capacités de production éolienne, et 3 milliards d'euros iront à l'extension et la consolidation du réseau, selon un communiqué. EnBW veut ainsi se positionner pour tirer parti de la transition énergétique allemande, qui prévoit que 80% de la production de courant du pays sera le fait de renouvelables d'ici 2050. Comme ses grands concurrents allemands, le groupe va devoir progressivement fermer ses centrales nucléaires dans les années à venir, ce qui porte un coup sévère à son modèle économique. Avant EnBW, les deux grands acteurs allemands de l'énergie, EON et RWE, ont eux aussi dû profondément se restructurer et redéfinir leur stratégie. Le patron d'EnBW, Frank Mastiaux, est un ancien d'EON en poste depuis un peu plus d'un an. EnBW veut faire passer d'ici 2020 la part des renouvelables, en l'occurrence de l'éolien, à 40% de sa production électrique, contre 12% à l'heure actuelle. Le groupe prévoit des investissements essentiellement en Allemagne mais aussi en Autriche, en Suisse et en Turquie. Le développement à marche forcée des renouvelables en Allemagne implique aussi de gros investissements dans les réseaux. L'éolien est surtout le fait des côtes au Nord du pays tandis que les besoins sont particulièrement élevés à l'ouest et au sud plus peuplés et plus industriels. Pour financer ses investissements, EnBW prévoit de céder pour 2,7 milliards d'actifs, selon le communiqué, qui ne donne pas de précisions. Le groupe veut en outre simplifier ses structures et nettement réduire la complexité de son organisation. Il est en négociations avec les représentants du personnel sur les modalités de cette réorganisation. EnBW avait déjà annoncé fin décembre la suppression de 1.350 emplois, soit près de 7% de ses effectifs.