La facture d'importation de matériaux de construction durant les cinq premiers mois de 2013 est estimée à 1.38 milliard de dollars. Après la baisse de la facture des médicaments, c'est au tour de la facture des matériaux de construction. En effet, celle-ci a connu une baisse de 2% durant les cinq premiers mois de l'année en cours. Ces chiffres montrent que les autorités algériennes ont décidé de prendre le taureau par les cornes et mettre le pays sur les rails de l'autosuffisance. Surtout lorsqu'on sait que le domaine du BTP est un signe du développement du pays. Ainsi, les Douanes algériennes ont fait savoir que les importations des principaux matériaux de construction (ciments, bois et acier) ont atteint 1,38 milliard de dollars durant les cinq premiers mois de l'année en cours contre 1,40 milliard de dollars, en baisse de 1,92%. A ce propos, le bilan du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) précise que cette baisse de la facture n'est pas en harmonie avec les quantités importées. En effet, les importations de ciment ont accentué leur hausse, enregistrant une hausse de plus de 100% en termes de valeur et de quantité Cette hausse entamée depuis 2012 où les importations ont presque doublé, a été de près de 102% en valeur à 159,39 millions de dollars les cinq premiers mois de 2013, contre 78,90 millions à la même période de 2012. Les quantités importées ont connu également une "forte augmentation" de plus de 105%, passant de 870.127 tonnes à 1,791 million de tonnes durant la même période, précise-t-on de même source. La hausse s'explique notamment par le lancement de nouveaux projets et la reprise des travaux dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics (BTPH) particulièrement depuis le début du printemps, avec le début de la "période sèche" (avril à octobre), propice pour le lancement des chantiers de construction. Pour plus de précisions, le Cnis indique que cinq types de ciments ont été importés durant cette période : il s'agit des ciments non pulvérisés dits "clinkers", ciments Portland blancs, ciments Portland (autres que blancs), ciments alumineux et enfin les ciments hydrauliques. Les importations les plus importantes en termes de valeur et de volume, durant cette période de référence, ont concerné comme d'habitude les ciments Portland (autres que blancs). Pour ce qui est de la valeur des importations de ciments Portland (autres que blancs) elle a atteint 136,48 millions de dollars contre 64,48 millions de dollars durant la période de référence, soit une hausse de plus de 111%. En volume également, l'augmentation a été remarquable (99,8%), totalisant 1,482 million de tonnes contre 741.968 tonnes. Il est à rappeler que, M. Abdelkrim Selmane de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), avait déclaré que " la pénurie du ciment se pose de manière récurrente depuis cinq années notamment durant la période sèche qui connaît habituellement le lancement de projets de construction et des travaux d'aménagement des habitations ". Selon lui, " il suffit qu'une seule cimenterie effectue un arrêt technique pour la maintenance de ses installations pour que les spéculateurs en profitent pour créer une tension en stockant du ciment pour le revendre à des prix excessifs ". A cet effet, il avait préconisé le renforcement des opérations de contrôle effectuées par les brigades des services du commerce pour contrer cette "mauvaise pratique". Pour satisfaire la forte demande, atténuer la flambée des prix accentuée par la spéculation et éviter le retard dans les délais de réalisation des projets, le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) a entamé dès le mois de juin 2012 des importations mensuelles de ciment qui se sont poursuivies jusqu'à ce jour. Le déficit de l'Algérie en ciment dépasse actuellement les 5 millions de tonnes/an, alors que la production nationale actuelle est de plus de 18 millions de tonnes/an dont 11,5 millions de tonnes sont assurés par les 12 cimenteries publiques. L'Etat s'efforce à réduire ces importations en augmentant les capacités de production du pays. On prévoit la construction de quatre nouvelles cimenteries. Mais tout en travaillant pour augmenter la production, il serait aussi judicieux de songer à réduire les besoins avec l'adoption des nouveaux procédés de construction et des nouveaux matériaux qui permettent la réduction des coûts et des délais de réalisation.