Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a affirmé, mardi, lors d'une visite de travail à la wilaya de Ain Defla, que son département s'attelait à mettre en place les outils nécessaires pour un développement durable de la filière pomme de terre. En effet, ce produit essentiel dans la vie quotidienne des Algériens, est de plus en plus cher. C'est pour cela que le ministre souhaite voir des investisseurs venir renforcer cette "dynamique". Il s'est, de plus, félicité de l'"importante production" de pomme de terre réalisée cette année. "Ce ne sont pas des ordres administratifs qu'il faut donner pour augmenter la production et la productivité, mais plutôt mettre en place des éléments économiques et veiller à leur accompagnement", a-t-il assuré. Pour ce qui est de l'exportation attendue depuis plusieurs années, le ministre s'est félicité du fait que certains producteurs aient pris l'initiative d'exporter leurs produits, accordant l'importance nécessaire au volet qualitatif. "Il est clair que la production de la pomme de terre enregistrée cette année est importante. Il s'agit maintenant de passer à une autre étape, celle de veiller à la qualité et de se rapprocher du consommateur", a souligné M. Benaïssa. Selon le ministre, la capacité d'exporter la pomme de terre est "réelle" d'autant que "sous d'autres cieux, ce produit se fait rare", avant d'inviter les investisseurs à augmenter la production et la valoriser au mieux. Ces promesses sont émises depuis plusieurs années. Certes il y a eu des progrès mais ce n'est toujours pas suffisant. De son côté, le président du directoire de la SGP PRODA, Kamel Chadi, a affirmé que la production de la pomme de terre sera cette année de l'ordre de 46 millions de quintaux, rappelant que celle-ci a été de 42 Qx l'année dernière et de 29 Qx en 2009. Pour lui, ces chiffres s'expliquent par l'élargissement de la superficie emblavée ainsi que par la maîtrise par les agriculteurs de l'aspect lié au rendement. "Ce tubercule a été planté dans de nombreuses régions de Tiaret, Relizane et Tamanrasset", a-t-il indiqué. Le ministre a, également, assuré que les producteurs bénéficieront toujours du soutien de l'Etat. S'agissant de la disponibilité des produits durant le mois sacré de Ramadhan, le ministre a précisé qu'il "n y a aucune raison pour que le consommateur s'affole et s'inquiète". Avant de rajouter, "le comportement du consommateur est déterminant dans la stabilité des prix. La frénésie d'antan ne doit plus avoir droit de cité, car nous ne vivons plus des cas de pénurie". En effet, le marché algérien comme tout autre marché au monde est soumis à la fameuse théorie de l'offre et la demande. La forte demande des produit influence, de manière directe sur les prix et vice versa. Pour ce qui est du stockage, le président du directoire de la SGP PRODA, Kamel Chadi, a fait savoir qu'un programme d'investissement portant sur la réalisation de 627 000 m3 de chambres froides au niveau national vient d'être lancé. Ce volume représente l'équivalent de 50 unités de stockage, a-t-il poursuivi. Le DG a, par ailleurs, fait part d'un programme de réhabilitation de 220.000 m3 de chambres froides de l'ex-entreprise nationale des fruits et légumes(ONAFLA). Les conditions précaires de stockage font perdre à l'Etat des milliers de dollars. Le même responsable a ainsi précisé que " si les capacités de stockage de PRODA s'avèrent insuffisantes, les chambres froides appartenant aux privés seront sollicitées ". Avant de relever que l'entreprise PRODA achète de chez les producteurs à un prix de référence fixé à 20 dinars le kilogramme, il a souligné l'importance de la "préservation" des revenus des producteurs. Au sujet de l'alimentation du marché en viandes blanches et rouges durant le mois de Ramadhan, M. Chadi a fait état de nombreux points de vente qui seront ouverts en la circonstance, appelant toutefois le consommateur à faire preuve de "modération" en matière de consommation. Les richesses de l'Algérie, sur le plan de l'agriculture, ne sont toujours pas exploitées. En effet, si le gouvernement arrive à tirer profit de ces richesses ce n'est pas seulement un point positif pour l'économie nationale, c'est un pas vers l'indépendance économique.