Cinquante et un ans nous séparent du 5 Juillet 1962, une date qui rappelle à chaque Algérienne et chaque algérien le recouvrement de la souveraineté nationale et la fin d'une occupation colonialiste de 132 années, dévastatrice et broyeuse de la vie de plus d'un million et demi de martyrs sans compter les destructions indicibles à l'Algérie et à sa terre. La victoire a été chèrement acquise pour mettre fin à l'oppression, l'injustice et la dépersonnalisation, notamment. Le 5 Juillet 62 est une date historique pour le peuple algérien, mais c'est aussi un jour de victoire pour tous les peuples qui luttaient pour leur liberté, leur dignité et leur droit légitime à l'autodétermination et à l'indépendance, ainsi que pour tous les autres peuples épris de paix et de justice. Les efforts consentis par le peuple algérien pour obtenir son indépendance ont été immenses de l'avis même de la communauté internationale. Huit ans de guerre contre l'une des armées les plus puissantes du monde et qui a mobilisé l'ensemble de ses moyens matériels et humains, avec plus d'un million et demi de soldats français envoyés en Algérie. Une présence militaire forte d'autant qu'elle a été précédée par plus d'un siècle de colonisation et de répression policière et armée, depuis la guerre de conquête jusqu'aux massacres du 8 mai 45 affligés à une population qui ne dépassait pas les dix millions d'habitants en 1954. En cette occasion, il n'est pas sans raison de rappeler à la France à se montrer " capable " d'assumer son passé colonial avec " dignité " en reconnaissant les crimes du colonialisme, le fait colonial et toutes ses conséquences. Il est temps pour les générations des deux pays, l'Algérie et la France, de connaître ce que fut ce passé colonial. " Rien de ce qui a fait la tragédie et les crimes du colonialisme ne pourra être dépassé tant qu'il n'y aura pas acceptation par la France de sa propre responsabilité historique et compréhension pour la blessure infligée par plus d'un siècle de domination et de violence au peuple algérien ". C'est à cette condition, une reconnaissance de la réalité historique, qu'un nouveau lien pourra s'établir entre les deux Etats et les deux peuples. "Après cinquante ans de souveraineté nationale, il d'autant plus normal que les attentes des Algériens pour le développement du pays soient tout aussi immenses. Si le parcours réalisé durant ces cinquante dernières années aurait difficilement pu être à la hauteur de l'espoir et des espérances, il convient de constater une réalité moins visible mais incontestable : malgré les épreuves, l'Algérie a considérablement progressé sur le plan du développement humain et économique ". Après la tragédie nationale des années 90 et les retards qu'elle a causés, l'Algérie se développe aujourd'hui à un rythme soutenu et se rapproche davantage de son véritable potentiel et du niveau requis pour sa population. " Les revenus, acquis grâce aux hydrocarbures, y contribuent certainement, mais ne constituent pas une explication unique ni suffisante aux progrès socioéconomiques du pays, car beaucoup de pays mieux dotés en ressources naturelles ne bénéficient pas de la même progression ". Telle est la ligne de conduite qui est aujourd'hui poursuivie par le programme politique du président Abdelaziz Bouteflika, ainsi que le traduisent tous les acquis enregistrés durant cette décennie. Quiconque interroge l'Histoire de l'Algérie, ancienne et moderne et passe en revue les différentes étapes de son épanouissement, découvre des fils conducteurs qui sous-tendent " la marche d'un peuple ", de même qu'il découvre une cohérence profonde, que ni les " symptômes superficiels ", ni les problèmes conjoncturels ne peuvent dissimuler. Une continuité à présent est soutenue par la volonté politique par l'innovation créatrice.