Les cours du sucre ont tenté de remonter la semaine dernière, aidés quelque peu par la perspective de voir le Brésil gonfler sa production d'éthanol au détriment du sucre, tandis que les prix du cacao et de l'arabica continuaient de baisser, pénalisés par une offre jugée rassurante. Cacao Les cours du cacao ont creusé leurs pertes, glissant mercredi dernier, jusqu'à 1411 livres la tonne à Londres et 2155 dollars la tonne à New York, des niveaux plus vus depuis respectivement neuf et sept mois. Certes, les incertitudes sur la qualité des récoltes en Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale de fèves brunes) continuent d'agiter les opérateurs, en raison de la faiblesse relative des arrivages dans les ports ivoiriens. Cependant, "l'arrivée de conditions météorologiques plus favorables en Côte d'Ivoire" a ravivé la pression à la baisse sur les prix, ont expliqué les analystes de la revue spécialisée Public Ledger. "Les pluies qui viennent de mettre fin (mi-janvier) à une longue période de temps sec alimente l'idée de voir la saison des récoltes se prolonger jusqu'en mars et la perspective de volumes accrus" de fèves sur un marché mondial relativement bien approvisionné, ont-ils ajouté. Café Si le cours du robusta a été aidé par des achats à bon compte sur fond d'un optimisme accru des investisseurs pour les actifs jugés risqués, l'arabica pour sa part s'est de nouveau replié, toujours plombé par l'abondance de la production attendue cette saison, notamment au Brésil, le premier exportateur. Selon des chiffres publiés jeudi par l'Organisation internationale du café (ICO), les exportations de café dans le monde sur les trois derniers mois de 2012 ont ressorti à 28,3 millions de sacs (de 60kg) en décembre, un bond de 15% par rapport à la période comparable de 2011. Cependant, "le risque d'une glissade des prix reste limité", notamment "par une production qui peine toujours à redémarrer en Colombie (3e exportateur mondial) et les difficultés en Amérique centrale et au Mexique liées à la maladie de la rouille", un champignon ayant ravagé de nombreuses plantations, a tempéré Chris Narayanan, analyste de Société Générale. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars valait 2023 dollars, contre 1945 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 147,85 cents, contre 148,10 cents sept jours auparavant. Sucre Après être tombés à leurs plus bas niveaux depuis deux ans et demi, les cours du sucre ont tentés de rebondir, dans un marché cependant toujours hanté par la perspective d'un très net excédent de production cette année, sur fond de récolte record de canne à sucre au Brésil, premier pays producteur. "Cependant, on s'attend de plus en plus à ce qu'une part croissante de cette récolte de canne soit convertie en éthanol, plus rentable que le sucre", a expliqué Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank. Ainsi, dans la principale région sucrière du pays, le fort accroissement de la récolte de canne cette saison devrait se traduire par un bond de 24% de la production d'éthanol et une maigre hausse de seulement 4% de la production de sucre, selon des chiffres de professionnels du secteur cités par Commerzbank. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 501,20 dollars contre 486,70 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 18,80 cents contre 18,39 cents sept jours auparavant Le blé en baisse, le maïs et le soja haussés par le déficit pluviométrique en Argentine Le blé a terminé la semaine dernière en baisse, pâtissant de ventes hebdomadaires décevantes. " Les cours du marché ont profité des craintes liées au temps en Amérique latine et aux inquiétudes sur l'offre ", a souligné Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting. En effet, l'absence persistante de pluie sur l'Argentine et des températures élevées (autour de 40°C) laissaient craindre une possible dégradation des rendements des récoltes de maïs et de soja, ce qui serait susceptible de se traduite par une baisse de la production agricole. Cette hausse a été provisoirement freinée jeudi dernier,par des prévisions de pluies en Argentine et dans certaines régions du Brésil au cours du week-end, " mais les conditions redeviendront particulièrement sèches la semaine prochaine ", a relevé Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale. Ces nouvelles étaient reçues avec nervosité par les courtiers à Chicago, " particulièrement en ce qui concerne le soja ", a remarqué Michael Zuzolo. En effet, " nous nous trouvons actuellement en pleine transition saisonnière de la demande chinoise en soja des Etats-Unis vers d'Amérique latine ", pays qui se dirige vers la fin de sa saison estivale et de la période des récoltes, a-t-il détaillé. " Or, cette année, avec la météo très sèche en Argentine et des délais dans les récoltes au Brésil " liées notamment à des problèmes logistiques, " les courtiers craignent que la Chine continue à vider les réserves américaines d'oléagineux " au lieu d'acheter comme d'habitude du soja sud-américain, a-t-il détaillé. Mais une hausse trop importante des prix du soja risquerait à terme de ralentir la demande, les acheteurs se refusant à payer l'oléagineux à un prix trop élevé, ce qui limitait la hausse des cours. Baisse des ventes de blé durant la semaine Les inquiétudes sont également importantes du côté du maïs, dont les récoltes sont actuellement en cours en Amérique du Sud, a souligné Michael Zuzolo. Si la production de blé dans cette région n'est selon lui pas en danger, le département américain de l'Agriculture (Usda) risque de revoir à la baisse ses estimations de réserves de la céréale lors de son prochain rapport mensuel sur l'offre et la demande le 8 février. " L'annonce de bonnes ventes hebdomadaires de soja " et de maïs ont aussi accentué cette hausse des prix, a noté Rich Nelson d'Allendale. Synthèse Youcef.M