Le président de la Banque centrale américaine Ben Bernanke a estimé qu'il était "trop tôt" pour dire si le Comité de politique monétaire de la Fed réduira son soutien extraordinaire à l'économie dès sa réunion de septembre. Interrogé par des sénateurs lors de la deuxième partie de son témoignage semestriel sur la politique monétaire devant une commission du Congrès, M. Bernanke a estimé qu'il "était trop tôt pour se forger une opinion". La Réserve fédérale (Fed) a indiqué que, suivant une évolution positive du chômage et de l'inflation, elle pourrait commencer dès cette année à réduire ses rachats d'actifs. Cet outil de pression sur les taux d'intérêt prend la forme d'achats de bons du Trésor et de titres hypothécaires pour un montant de 85 milliards de dollars par mois. De nombreux analystes pensent que le Comité de politique monétaire (FOMC) pourrait commencer à réduire ces injections de liquidités sur les marchés financiers lors de sa réunion des 17 et 18 septembre. "Nous guetterons une accélération de la croissance au fur et à mesure que l'année s'écoulera. On regardera les données économiques", a indiqué M. Bernanke. Il a ajouté à l'attention des élus de la Commission bancaire du Sénat que "parmi les raisons pour laquelle l'économie est si faible figurent les restrictions budgétaires". M. Bernanke a par ailleurs insisté sur le fait que la Banque centrale conserverait pendant longtemps à son bilan les titres qu'elle a ainsi achetés sur le marché depuis le début de l'année. Le bilan de la Banque centrale s'est considérablement gonflé depuis ces achats de titres pour se monter à 3 500 milliards de dollars, dont 2 000 milliards en bons du Trésor et 1 300 milliards en titres appuyés sur des créances immobilières (MBS).
Moody's relève la perspective de la note des USA, maintient le "triple A" L'agence de notation américaine Moody's a annoncé qu'elle relevait la perspective de la note de la dette des Etats-Unis de "négative" à "stable", tout en confirmant la note "AAA", la meilleure possible. "La dette de l'Etat fédéral est sur la bonne voie pour remplir les critères établis en août 2011 pour justifier une perspective stable, retirant la pression à la baisse sur la note", a précisé Moody's dans un communiqué. La perspective de la note américaine avait été abaissée à l'été 2011 lors de l'adoption par le Congrès d'un plan pour réduire le déficit budgétaire des Etats-Unis. Moody's avait expliqué que les mesures votées ne suffiraient pas nécessairement à améliorer l'état des finances publiques américaines. "Il y a deux ans, il y avait beaucoup d'incertitudes sur les perspectives budgétaires des Etats-Unis", a indiqué, Steve Hess, économiste de Moody's pour les Etats-Unis. "Depuis, il y a eu des augmentations d'impôts pour les plus aisés, un relèvement des prélèvements sociaux et les coupes budgétaires du Congrès. Tout cela a résulté en une réduction du déficit plus forte qu'attendue", a noté M. Hess. Outre la réduction du déficit budgétaire, qui va "continuer à décliner pendant un certain nombre d'années", selon l'agence, Moody's a pris en compte la reprise de l'économie américaine. D'autres efforts d'assainissement nécessaires "La croissance de l'économie américaine, quoique modérée, est plus rapide que celle de beaucoup de ses pairs notés eux aussi AAA", a souligné M. Hess, citant le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne. L'agence de notation prévoit que le ratio de la dette publique par rapport au produit intérieur brut du pays va, jusqu'en 2018, "présenter un recul plus important qu'elle ne l'anticipait lorsqu'elle avait assigné une perspective négative". Toutefois, Moody's souligne qu'en dépit d'une perspective budgétaire plus favorable pour les toutes prochaines années, les déficits du gouvernement recommenceront à se creuser à plus long terme "si de nouveaux efforts d'assainissement budgétaire ne sont pas faits". Si Moody's maintient le prestigieux "Triple A" des Etats-Unis, l'agence concurrente Standard and Poor's, qui les en a privés en 2011, s'est abstenue de rétablir cette note idéale début juin, lorsqu'elle a elle-même révisé la perspective de la première économie mondiale de "négative" à "stable" en raison d'un recul des "risques" budgétaires. S&P a maintenu la note de la dette du pays à "AA+", mais estimé que la probabilité d'un nouvel abaissement à "court terme" s'était quelque peu éloignée et n'était même plus d'une "chance sur trois". La troisième agence de notation, Fitch, a confirmé fin juin le "triple A" des Etats-Unis tout en maintenant la perspective négative du pays, invoquant le niveau encore "élevé" de la dette publique américaine. En 2012, le déficit budgétaire en 2012 représentait 7,3% du PIB des Etats-Unis tandis que le ratio de la dette extérieure par rapport au PIB s'élevait à 101,6%. Pour l'exercice 2013, la Maison- Blanche vient de revoir en baisse de quelque 200 milliards de dollars son estimation du déficit budgétaire du pays. Il devrait s'élever à 759 milliards de dollars et représenter 4,7% du Produit intérieur brut. Le Bureau du budget de la Maison Blanche, l'OMB, prévoit aussi que, selon les projets de budget de l'administration Obama, le déficit sera réduit à moins de 3% du PIB en 2017 et autour de 2% en 2023. Moody's souligne aussi que les Etats-Unis profitent du statut du dollar comme celui des bons du Trésor qui ont été renforcés en tant que valeurs refuge, notamment depuis "les récentes périodes de volatilité sur les marchés de la dette européenne".