En Afrique du Nord, la récolte des céréales d'hiver, principalement blé et orge, représente le gros des cultures céréalières de la région. D'après l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, FAO, les dernières prévisions laissent entrevoir une forte diminution de la production au Maroc en raison de la sécheresse qui a sévi pratiquement tout au long de la campagne agricole 2006-2007. La production de blé, principale culture, devrait reculer de 76 % pour s'établir au plus bas niveau des cinq dernières années. Néanmoins, en Tunisie et en Algérie, les précipitations plus intenses et mieux réparties tombées au printemps ont amélioré les perspectives de récolte après un début de campagne peu favorable, notamment dans les grandes régions productrices. D'après la FAO, la récolte céréalière de cette année devrait donc être supérieure à celle de 2006. En Égypte, le plus grand producteur de la région, la production devrait baisser par rapport à la récolte abondante de l'an dernier, tout en restant supérieure à la moyenne des cinq années précédentes. Dans l'ensemble, les prévisions de la FAO établissent la production totale de blé de la région à 13,4 millions de tonnes, soit une baisse de 28 % par rapport à la récolte de 2006 et moins que la moyenne. Quant à la production d'orge, elle atteindrait 2,7 millions de tonnes, ce qui marque un recul de plus de 38 %. Cette baisse de la production a été accompagnée d'une importante hausse des prix, notamment du blé et ce, durant les derniers mois. Une forte crainte de voir ces prix augmenter d'avantage, règne dans la région de l'Afrique du Nord. En Tunisie, quelques décisions importantes ont été récemment prises, au profit du secteur du blé dur. En tout cas, une chose est sûre, les pays de l'Afrique du Nord sont de gros consommateurs de céréales, notamment de blé. Ce dernier se vend de plus en plus cher. Le prix des matières premières agricoles est en constante augmentation. Rien que pour le blé, le prix s'est renchéri de plus de 70 % en un an. C'est dire que quand le marché mondial éternue, les pays importateurs d'Afrique s'enrhument. Les prix des matières premières agricoles sont toujours sous haute tension. Les pays émergents, comme la Chine, et tous les pays d'Asie, encouragent la consommation. La forte croissance des deux pays les plus peuplés dope leur pouvoir d'achat. Les céréales manquent, les prix flambent. Cela risque de durer pendant quelques années, selon les prévisions les plus pessimistes, car le blé est devenu une matière première agricole très spéculative depuis l'avènement des biocarburants. La flambée du prix du blé fait peser une menace de hausse des prix sur les produits alimentaires, car bien évidemment, les industriels de l'agroalimentaire pourront difficilement éviter de répercuter ces hausses dans leurs tarifs de vente. Selon la FAO, le ralentissement escompté de la croissance de la production céréalière dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier allié à la persistance de prix d'exportation élevés, pourrait créer une pénurie alimentaire pour ces pays durant l'année à venir. En Afrique de l'Ouest, relève la même source, les précipitations irrégulières tombées jusqu'à présent ont entraîné un démarrage tardif de la campagne agricole au Sahel. En Afrique de l'Est, les perspectives des récoltes céréalières pour 2007 sont favorables dans la majorité des pays, à l'exception de la Somalie où la production devrait être en baisse en raison de pluies irrégulières tombées dans les principales zones de culture. Selon les dernières estimations de la FAO, de graves difficultés alimentaires persistent dans 28 pays.