L'octroi de crédits au secteur privé en zone euro a accru son recul en juin, enregistrant une baisse de 1,6% après un repli de 1,1% en mai, en glissement annuel, a annoncé, avant-hier, la Banque centrale européenne (BCE). Les crédits aux entreprises non financières ont poursuivi leur baisse, reculant de 3,2% après avoir diminué de 3,1% en mai et de 3% en avril, tout comme les prêts aux ménages qui ont stagné en juin après avoir progressé de 0,2% en mai et de 0,4% en avril. Dans le détail, les crédits immobiliers aux particuliers ont continué de décélérer, avec une progression de 0,8% en juillet après 1% en mai et 1,2% en avril et le crédit à la consommation s'est encore davantage enfoncé, diminuant de 3,6% après -3,5% en mai et -3,2% en avril. "De façon particulièrement décevante et préoccupante, les prêts aux entreprises de la zone euro ont reculé de 13 milliards d'euros en juin après une chute de 17 milliards d'euros à la fois en mai et en avril, ce qui reflète clairement la combinaison d'une offre limitée et d'une demande modeste", relève dans une note Howard Archer, chef économiste Europe pour IHS Global Insight. Selon une étude de la BCE publiée mercredi, les banques de la zone euro ont continué de durcir leurs conditions de crédit pour les entreprises non financières et le crédit immobilier au deuxième trimestre mais les ont assouplis pour le crédit à la consommation, pour la première fois depuis fin 2007. Quant à la demande de crédit, elle s'est améliorée même si elle reste à un niveau inférieur à la moyenne historique, selon ce rapport. "La croissance des crédits va probablement rester faible", juge Annalisa Piazza, de Newedge, en évoquant l'absence d'indications claires que l'économie de la zone euro se renforce à un rythme durable. "La nouvelle baisse marquée de l'octroi de prêts aux entreprises de la zone euro en juin maintient la pression sur la BCE pour qu'elle prenne des mesures concrètes pour améliorer la disponibilité des crédits pour les entreprises, en particulier celles de petite et moyenne taille", estime M. Archer. L'institution monétaire de Francfort (ouest) a aussi publié jeudi les chiffres de la masse monétaire en circulation, indicateur avancé de l'inflation en zone euro. La croissance de la masse monétaire M3 a reculé en juin à 2,3% après une hausse de 2,9% enregistrée en mai alors que les analystes du consensus d'analystes rassemblé par l'agence DowJones Newswires tablaient sur une progression de 3%.