Les questions liées au chômage et à l'emploi ne cessent d'alimenter les débats au sein des institutions, tant nationales qu'internationales. Le fonds monétaire international (FMI) vient ainsi d'ouvrir à nouveau ce dossier dans un rapport qu'il a rendu public récemment. A cet effet, une étude, publiée cette semaine par l'institution de Bretton Woods estime que le chômage en Algérie persiste encore malgré que les chiffres fournis par le gouvernement sur ce plan font ressortir un certain fléchissement et malgré que le climat socioéconomique qui plane dans le pays est toujours favorable à la création d'emploi. Au chapitre des raisons expliquant la persistance du chômage en Algérie, le FMI met en avant l'état d'un marché du travail non encore consolidé et les politiques de création de nouveaux emplois qui ne sont pas définies sur des bases solidement conçues. Ce qui s'est traduit, en conséquence, par le manque de flexibilité dans le marché du travail et la nature des législations en vigueur qui ne joue pas souvent en faveur de l'incitation des entreprises économiques à créer de nouveaux emplois. Pour ce dernier point, il y a lieu de souligner que les économistes ont toujours recommandé l'allégement des charges, qu'elles soient fiscales ou administratives, aux employeurs créateurs d'emploi. Le rapport du FMI impute également la fragilité du marché de l'emploi en Algérie à la faiblesse de la productivité qui frappe toujours les secteurs économiques producteurs. Pour mieux illustrer la situation qui prévaut actuellement sur la scène socioéconomique du pays, les rédacteurs du rapport du FMI citent dans leur document " la disparition d'une grande partie du secteur public productif avec un secteur privé aux abonnés absents ou non encore consolidé " comme étant des causes primordiales qui ont contribué à augmenter le taux effectif du chômage, sans que les très hauts niveaux des dépenses publiques ne parviennent à juguler ce fléau. A noter que cette étude intitulée " Pourquoi le taux de chômage en Algérie est incroyablement élevé par rapport aux pays en transition et ceux de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) ", a été menée par le responsable du département Afrique au sein de l'administration du FMI entouré par une équipe d'experts. Cette étude a pris en considération l'évolution du marché du travail et le taux de chômage durant la période s'étalant du 1995 jusqu'à 2005. Dans la partie consacrée à la conclusion de l'étude en question, les experts du FMI ont souligné qu'une productivité et une rentabilité faible sont, elles aussi, à l'origine de la situation peu favorable qui persiste encore en Algérie. En tout cas, en dépit des baisses indiquées par les chiffres officiels que le gouvernement a toujours mis en exergue, il n'en demeure pas moins qu'il y a nécessité à prendre en charge d'une manière effective ce volet relatif à la mise en place des instruments permettant de consolider le marché du travail et la révision de la politique fiscale afin de la mettre au diapason des exigences du marché.