Le FMI émet des doutes quant à la viabilité des différents mécanismes de création d'emploi. Le taux de chômage en Algérie a atteint 13,8% en 2007 a indiqué, dimanche, l'Office national des statistiques (ONS). La population active en chômage ou à la recherche d'un emploi est estimée à 1.374.000 personnes sur une population active occupée de 8.594.000 personnes en octobre 2007, ajoute-t-on. 24 heures après, le ministre de la Solidarité nationale remettra en cause les chiffres de l'ONS en avançant un taux de chômage ne dépassant pas 11,8%. Qui croire? Les données récentes sur l'évaluation du taux de chômage en Algérie sont de 11,8-13,8-24% en 2007). Au doute des uns, sur le niveau de chômage flirtant avec 30% durant plus d'une decennie, C'est une véritable bataille de chiffres. Djamel Ould Abbas a, tout de même, estimé que le pouvoir d'achat des Algériens est en bonne santé. «Le taux de pauvreté en Algérie est passé de 12,8% en 2000 à 5% actuellement», a indiqué M.Ould Abbès. Le même taux a été avancé par le conseil de gouvernement. Dans sa dernière annonce, le chômage affecterait 1,24 million de personnes contre 1,26 en 2006. Cela donne un taux de chômage de 11,8%. Le conseil de gouvernement estime que la situation de l'emploi est sur la bonne voie. Elle s'améliore. Le chômage qui touchait 12,3% de la population active en 2006, se restreint. La population active, selon les pouvoirs publics, évolue au taux de 2,5% depuis 1999. Elle est estimée à 10,51 millions en milieu d'année 2007. Pour l'Office national des statistiques, le chômage prend une courbe ascendante: 13,8% en 2007 contre 12,3% en 2006. Quand un organisme de l'Etat avance un chiffre sur un sujet aussi sensible que celui du chômage et sitôt contredit par d'autres voix officielles, cela veut dire qu'il y a réellement un problème. Ce méli-mélo dans les statistiques ne favorise aucune partie. Pour appuyer les conséquences du chômage, 75 cas de suicides sur 128 étaient de personnes sans profession! Catastrophique est la politique de l'emploi menée par l'Algérie. Dans un rapport récemment publié, le Fonds monétaire international (FMI) a tenté de diagnostiquer le «cas algérien». Le taux de chômage dans le pays est incroyablement élevé par rapport aux pays en voie de développement et ceux de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient. Le taux de chômage en 2007 a atteint 24%. L'Algérie est très mal placée en matière de politique de l'emploi. A titre d'exemple: pour la création de l'entreprise, l'Algérie est classée 107e sur 155 pays ayant fait l'objet d'étude! M.Kpodar, responsable du département Afrique au sein de l'administration du FMI, émet des doutes sur la viabilité des différents mécanismes de création d'emploi (Ansej, contrat préemploi, les emplois salariés d'initiative locale...) mis en place par le gouvernement algérien. C'est un véritable cafouillage de chiffres. Comment veut-on que l'Algérie prenne le chemin du développement et celui de l'économie de marché sans qu'il y ait entente et transparence sur les données exactes qui servent de base? Les perspectives qu'offre la loi de finances 2008, en matière de résorption du chômage, ne prêtent pas à l'optimisme, selon les experts. Ce problème, qui touche surtout les jeunes, persistera selon l'économiste Abdelmalek Serrai: un taux de croissance économique de 4 ou 5%, comme projeté dans la loi de finances 2008, ne peut régler le problème du chômage.