Le pétrole a clôturé en hausse, avant-hier, à New York, soutenu par les tensions en Egypte mais tout de même contenu par les anticipations des investisseurs sur un retrait progressif des mesures de soutien à l'économie de la banque centrale américaine.Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre a augmenté de 48 cents à 107,33 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a enregistré une hausse plus substantielle de 91 cents, pour s'établir à 111,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Il s'agit de son plus haut niveau depuis début mars. Les cours du brut restent portés par les craintes sur la situation en Egypte, qui pourrait devenir incontrôlable, selon Phil Flynn de Prices Futures Group. Les violences ont repris en Egypte avec l'incendie d'un bâtiment gouvernemental et la mort de neuf policiers et militaires, au lendemain de la journée la plus meurtrière de l'histoire récente du pays, avec 578 morts, dont plus de 300 dans l'assaut de la police et de l'armée au Caire contre les partisans du président déchu Mohamed Morsi. L'Egypte étant un pays de transit important pour l'acheminement du pétrole, cela fait redouter aux investisseurs des perturbations dans le transport de brut. Le pétrole a augmenté alors que les actions américaines ont baissé. Normalement, les deux bougent dans le même sens, mais aujourd'hui (jeudi) nous payons le prix de la prime de risque pour l'Egypte, a ainsi observé Stephen Schork, analyste des échanges pétroliers. D'après lui, l'or noir a atteint des niveaux de prix assez élevés, par rapport à l'offre disponible jugée satisfaisante. John Kilduff, de Again Capital, note aussi l'impact négatif de la situation en Libye où ont lieu des mouvements de protestation dans les principaux terminaux pétroliers du pays. Le secteur pétrolier libyen a enregistré 2 milliards de dollars de pertes sur les sept premiers mois de l'année 2013, selon les propos jeudi du vice-ministre libyen du Pétrole Omar Chakmak, et la baisse de la production favorise le renchérissement du baril. Troisième souci à l'international, a fait remarquer Tim Evans de la banque Citi: des opérations de maintenance sur les champs pétrolifères de la mer du Nord ralentissent la production. Aux Etats-Unis, des indicateurs contrastés ont toutefois contribué à semer la confusion et à contenir un peu la hausse du pétrole par rapport à Londres. Les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, qui sont retombées à leur niveau le plus bas en six ans, à 320 000 pour la semaine close le 10 août, ont donné un signe de plus vers un ralentissement possible dès septembre des mesures de relance de la Réserve fédérale américaine, qui ont plutôt tendance à favoriser les achats d'actifs risqués comme les matières premières. Mais la publication un peu plus tard en cours de séance d'indicateurs moins bons quant à l'activité industrielle a ravivé le doute sur le marché, n'incitant pas à beaucoup d'entrain. En Asie, les cours du pétrole s'affichaient en hausse dans les échanges matinaux, le marché anticipant d'éventuelles perturbations dans les livraisons de brut après les violences en Egypte, pays qui abrite le canal de Suez. Lors des échanges matinaux, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre gagnait 32 cents à 107,17 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord à même échéance s'appréciait de 39 cent à 110,59 dollars.