Rendant compte de ces consultations devant la presse, l'ambassadrice argentine Maria Cristina Perceval a ajouté que les 15 pays avaient déploré les pertes humaines et qu'ils souhaitaient la fin de la violence et des progrès vers la réconciliation nationale. L'opinion des membres du Conseil est qu'il est important de mettre fin à la violence en Egypte et que les parties fassent preuve du maximum de retenue, a-t-elle souligné. Les 15 pays, a-t-elle ajouté, se sont accordés sur la nécessité de mettre fin à la violence et de faire progresser la réconciliation nationale en Egypte. Mme Perceval a tenu à souligner qu'il ne s'agissait pas d'une déclaration officielle du Conseil mais de commentaires qui reflétaient les discussions à huis clos entre les 15 pays membres. L'Argentine assure la présidence tournante du Conseil pour le mois d'août. Cet artifice, ont expliqué des diplomates, a permis que le Conseil réagisse rapidement à la crise sans avoir à négocier pied à pied un texte et à surmonter certaines divergences. Ainsi la Russie et la Chine ont rejeté lors de la discussion l'idée de négocier une déclaration formelle. Moscou et Pékin sont traditionnellement réticents à intervenir dans les affaires intérieures de pays souverains. L'important, a fait valoir un diplomate occidental, est que le Conseil ait pu envoyer rapidement un message d'apaisement et de retenue. Cette réunion se tenait à l'initiative conjointe de la France, du Royaume-Uni et de l'Australie, pour réagir à la répression qui a fait près de 600 morts mercredi par la police et l'armée égyptiennes des manifestations des partisans du président déchu Mohamed Morsi, largement dénoncée par la communauté internationale.
Navi Pillay demande une enquête sur les forces de sécurité Mme Navi Pillay, Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a demandé une enquête sur les agissements des forces de sécurité en Egypte. Dans un communiqué publié à Genève, Mme Pillay déclare qu'il faut une enquête indépendante, impartiale, effective et crédible sur les agissements des forces de sécurité. Tous ceux qui auront été reconnus coupables devront en répondre, a-t-elle ajouté. La responsable onusienne a aussi relevé que le nombre de victimes varie énormément selon les sources. Les forces de sécurité doivent respecter la loi et doivent agir en respectant les droits de l'homme, y compris le droit à la libre parole et de le droit de manifester pacifiquement, a-t-elle souligné. Mme Pillay a relevé, par ailleurs, que des informations ont fait état d'attaques de bâtiments publics et d'édifices religieux par des opposants au gouvernement, des actes qualifiés de très préoccupants. Ceux qui sont responsables de tels actes criminels devraient être traduits en justice, a-t-elle poursuivi. Pour la responsable de l'ONU, les évènements tragiques de la veille ont montré à quel point l'Egypte est devenue dangereusement polarisée. Elle a déploré la perte de ces vies humaines et a lancé un appel à tous en Egypte pour trouver un moyen de sortir de cette violence. Je demande instamment aux autorités égyptiennes et aux forces de sécurité d'agir avec la plus grande retenue, a-t-elle conclu.
La présidence critique la condamnation par Barack Obama des violences La présidence égyptienne a critiqué, hier, la condamnation par Barack Obama des violences en Egypte qui risque, selon elle, d'encourager les groupes violents. La présidence craint que les déclarations non basées sur des faits puissent encourager les groupes armés violents, a-t-elle déclaré dans un communiqué, en réponse aux déclarations du président américain qui a condamné avec force la sanglante répression des manifestations pro-Morsi et estimé que l'Egypte était sur une voie dangereuse. La présidence apprécie le souci des Etats-Unis pour ce qui se passe en Egypte, mais elle souhaite que le sujet soit clarifié, indique un communiqué rendu public. L'Egypte est confrontée à des actes terroristes qui visent les institutions du gouvernement et des installations vitales, ajoute le communiqué.
Obama condamne la violence, suspend des manœuvres Barack Obama a dénoncé la répression en Egypte, engagée selon lui sur un chemin dangereux, et a annoncé l'annulation de manœuvres militaires conjointes avec le Caire le mois prochain. Le président américain, intervenant au lendemain de la mort d'au moins 525 personnes dans les violences, s'est toutefois gardé de couper les ponts avec l'armée égyptienne, rappelant les liens de longue date entre Washington et Le Caire et affirmant que c'était aux Egyptiens de déterminer leur propre avenir. Les Etats-Unis condamnent avec force les mesures prises par le gouvernement intérimaire égyptien, a affirmé depuis son lieu de vacances de Martha's Vineyard, dans le Massachusetts (nord-est), M. Obama, évoquant en particulier la réinstauration de l'état d'urgence annoncée la veille. Si nous souhaitons maintenir notre relation avec l'Egypte, notre coopération habituelle ne peut pas continuer comme si de rien n'était lorsque des civils sont tués dans les rues et que les droits régressent, a expliqué le président. Par conséquent, ce matin nous avons annoncé au gouvernement égyptien que nous annulions nos manœuvres militaires biennales, qui devaient avoir lieu le mois prochain, a-t-il révélé, en expliquant avoir participé, juste avant son intervention, à une réunion avec son équipe de sécurité nationale. Il faisait ainsi allusion à l'exercice Bright Star, qui se déroule tous les deux ans entre l'Egypte et les Etats-Unis depuis 1981 et rassemble plusieurs milliers d'hommes pour plusieurs semaines de manœuvres. La relation entre les Etats-Unis et l'Egypte remonte à des décennies. Elle est enracinée dans notre respect de l'Egypte en tant que pays, qu'ancien centre de civilisation, et de pierre angulaire de la paix au Moyen-Orient, a affirmé le président.
Reprise des violences après l'assaut contre les pro-Morsi Les violences ont repris en Egypte, au lendemain de l'assaut sanglant lancé par la police et l'armée contre les partisans de Mohamed Morsi, qui a fait au moins 578 tués. Parmi les nombreuses condamnations, le président américain Barack Obama a annulé des manœuvres militaires avec le Caire. La dispersion de deux rassemblements des pro-Morsi, qui ont répliqué parfois au fusil d'assaut et aux cocktails Molotov, ainsi que les violences propagées dans tout le pays ont fait officiellement 578 tués, dont 535 civils. Mais le bilan pourrait être plus lourd. Les Frères musulmans évoquent eux 2 200 tués et plus de 10 000 blessés. Le gouvernement intérimaire mis en place par l'armée quand elle a destitué et arrêté le président islamiste Morsi le 3 juillet a décrété le couvre-feu au Caire et dans la moitié du pays et l'état d'urgence.