Les Français ont désormais totalement écarté l'éventualité d'un rapprochement entre Gaz de France (GDF) et Sonatrach. C'est dans ce contexte que la ministre française de l'Economie est des Finances, Mme Christine Lagarde, a indiqué, hier, que son gouvernement avait écarté l'idée d'un rapprochement entre le gazier français et un autre groupe étranger comme Sonatrach, en raison des "exigences" des groupes concernés. Mme Lagarde qui répondait aux questions des députés des commissions des affaires économiques et des finances de l'Assemblée nationale sur le dossier Gaz de France (GDF) et sur le choix d'une fusion entre GDF et Suez au détriment des autres pistes explorées auparavant, n'a pas précisé la nature des exigences algériennes sur ce dossier. Il serait utile de rappeler que ces déclarations interviennent quelques jours à peine après l'officialisation de la fusion des deux groupes énergétiques français Suez et GDF. C'est ainsi, qu'après 18 mois de tergiversations, les deux groupes prévoient "la mise en œuvre de leur fusion dans les meilleurs délais, au cours de l'année 2008". Côté algérien, il n'a jamais été question d'un quelconque rapprochement entre GDF et Sonatrach. En réalité l'idée d'une éventuelle fusion entre les deux groupes avait été évoquée par l'actuel président français, Nicolas Sarkozy, alors qu'il était en campagne pour l'investiture présidentielle, proposant en contrepartie l'aide de la France à l'Algérie dans le domaine du nucléaire civil. D'ailleurs, la dernière visite qu'a effectuée M. Sarkozy à Alger au mois de juillet dernier tournait dans le domaine économique autour de cette question. Il semblerait néanmoins que les Français n'aient pas convaincu. Aussi, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, avait souligné que les groupes énergétiques français n'ont pas fait des propositions de nature à intéresser le groupe algérien d'hydrocarbures Sonatrach. M. Khelil a précisé que Sonatrach veut "trouver des partenaires qui (lui) apportent une valeur ajoutée" pour pouvoir alors envisager "des alliances qui déboucheront sur des synergies importantes". "De façon générale, nous voulons trouver des partenaires qui nous apportent une valeur ajoutée en termes, notamment, de technologie, de capacité de management ou de marchés qui nous intéressent. C'est par rapport à ces besoins que l'on peut envisager des alliances qui déboucheront sur des synergies importantes", a précisé le ministre. Dans un message très clair, M. Khelil a tenu à définir les critères de partenariat et d'alliances que recherche Sonatrach. Le ministre a indiqué, à ce titre, que Sonatrach "a mis au point une stratégie à long terme et a identifié des partenaires potentiels qui présentent des complémentarités et des synergies intéressantes dans l'amont, dans l'aval ou en termes de marchés".