La dépouille mortelle de l'avocat anticolonialiste et un des défenseurs des militants du FLN durant la guerre de Libération nationale Jacques Vergès, décédé jeudi dernier à la suite d'une crise cardiaque à l'âge de 88 ans, a été inhumée mardi au cimetière du Montparnasse, à Paris. Une foule compacte, composée essentiellement de proches, dont ses enfants Meriem et Lyès, des personnalités politiques à l'instar de l'avocat et ancien ministre Roland Dumas, de nombreux avocats en toges et des anonymes, a accompagné celui qu'on surnommait "l'avocat du diable" à sa dernière demeure. Un tonnerre d'applaudissements et des youyous stridents avaient accompagné la sortie du cercueil de l'église Saint-Thomas d'Aquin ou ont été célébrées les obsèques, auxquelles étaient également présentes la ministre de la culture, Khalida Toumi, la sénatrice et ancienne combattante Zohra Drif-Bitat et la moudjahida Fatima Ouzegane. Au cours de la cérémonie religieuse, le prêtre Alain Maillard de La Morandais, un ami de longue date de l'avocat, a dit qu'il l'appelait "affectueusement l'avocat du diable". "Il a eu le courage de ses passions, privées et publiques", a déclaré le religieux devant l'assistance réunie dans la petite église baroque. Son collègue Me Thierry Levy a parlé, pour sa part, d'un ami qui "pratiquait l'art de déplaire". "Il avait substitué la défense de la rupture à la défense de connivence", a-t-il témoigné.