En vigueur le 1er septembre 2005, l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne était au cœur du Conseil interministériel réuni mercredi dernier pour examiner l'état d'exécution de cet accord. L'Algérie a, en effet, entamé la mise en œuvre de l'accord d'association à travers l'application du volet commercial et le lancement du processus de structuration institutionnelle de l'association, tout en négociant un programme de coopération répondant aux priorités de mise à niveau de l'économie nationale pour lui permettre d'évoluer, dès septembre 2017, dans une zone de libre-échange. Ainsi, sur le plan commercial, après l'exonération des matières premières, dès le 1er septembre 2005, le démantèlement du reste des lignes tarifaires relatives aux produits industriels figurant au tarif douanier, a été entamé dès le premier septembre dernier. Deux listes de produits sont concernées. La première concerne 1 095 sous positions pour lesquelles les réductions seront étalées sur 5 ans, avec une première baisse s'élevant à 20% dès septembre 2007. La seconde liste comporte le reste des produits industriels, à l'exception des produits agricoles qui ne sont pas concernés par l'accord. Elle comporte 1 858 sous positions et le démantèlement se fera en dix ans à raison de 10% de réduction par an, à partir du mois courant. Pour les douanes, ce démantèlement tarifaire représente 400 millions d'euros de recettes par an. Toutefois, l'économie algérienne ne devrait pas être affectée, et ce grâce à la flambée des prix du pétrole qui assure au pays de très bonnes recettes en devises. La conjoncture économique est donc favorable pour l'application de l'accord d'association avec l'UE. Par contre, ce démantèlement tarifaire ne plaît pas aux patrons algériens, inquiets de voir les marchandises européennes envahir davantage le marché algérien. C'est le cas de l'Association des exportateurs algériens (Anexal) qui n'applaudit pas l'ouverture totale du marché aux produits européens. "Le démantèlement tarifaire va profiter à l'Europe. Il ne faut pas se leurrer, nos exportations hors hydrocarbures sont insignifiantes", souligne son président Benslim Zouhir. La suppression progressive des droits de douane et taxes sur les produits industriels devrait profiter aux consommateurs. Les prix des produits fabriqués dans l'Union européenne devraient en effet baisser dans les prochains mois. L'Algérie importe plus de 50 % de ses besoins de l'UE et l'importation des produits industriels a considérablement augmenté depuis 2005 avec le lancement du nouveau plan de relance économique de 140 milliards de dollars. En effet, selon les dernières statistiques publiées par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, les importations algériennes en provenance de l'UE ont augmenté de 3,3 % au cours du premier trimestre de 2007 par rapport à la même période de l'année dernière, atteignant 3,06 milliards de dollars pour des importations globales de l'ordre de 5,8 milliards de dollars. Même si en valeur les importations de l'UE ont augmenté, la part de cette région dans les achats extérieurs de l'Algérie a diminué durant la période considérée, passant ainsi de 56,53% durant le premier trimestre 2006 à 52,19% au cours des trois premiers mois de cette année. Cette part a également régressé en comparaison avec la première année de mise en œuvre de l'accord d'association où elle était de 53,83%. Dans le détail, il apparaît qu'entre janvier et mars 2007, ce sont principalement les produits qui bénéficient de préférences tarifaires, représentant moins de 50% du total des importations, qui ont été le plus importés d'Europe par rapport au premier trimestre 2006. Par ailleurs, lors de cette réunion, le Conseil interministériel a procédé à la revue des différents aspects liés à la mise en œuvre des dispositions de l'accord d'association, notamment le niveau des échanges entre l'Algérie et les pays membres de l'UE, le flux des investissements directs provenant de ces mêmes pays depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association et les difficultés rencontrées dans l'accès des produits algériens au marché communautaire. Il est à rappeler qu'un comité permanent examine régulièrement tous les aspects liés à la mise en œuvre de l'accord d'association.