Une cellule de crise a été mise en place cette semaine dans la commune de Ksar El-Boukhari (Médéa) pour veiller à la mise en œuvre du programme de distribution d'eau potable dans cette région ayant vécu deux semaines de protestations en raison d'un manque aigu d'eau potable, a-t-on appris auprès des services de la daïra. "Nous avons mis en place, courant de cette semaine, une cellule de crise pour veiller à la bonne application du programme de distribution d'eau potable, dans toutes les localités de la commune de Ksar El-Boukhari qui connaît, cet été, un manque aigu en matière d'alimentation en ce précieux liquide", a expliqué le secrétaire général de la daïra de Ksar El-Boukhari, M. Mohamed Houdh, dans un entretien accordé à l'APS. Cette commission est formée de responsables des différents secteurs dont l'hydraulique, l'Algérienne des eaux (ADE) et les services de la daïra et de la commune, a-t-il précisé. Elaboré à l'issue d'une réunion extraordinaire, tenue récemment au siège de la wilaya de Médéa, le programme de distribution porte sur l'approvisionnement en eau potable de toute la commune de Ksar El-Boukhari, notamment les localités traversant une situation de crise comme les cités de Dar El-Kouzina, Sour Guesid, Al-Zabra, Adjlana et Al Zaouia, ainsi que El-Ksar Leguedim, a ajouté M. Houdh. Des camions citernes sont aussi déployés à travers les quartiers pour renforcer l'alimentation en eau potable de ces localités jusqu'à l'amélioration de la situation. Les autorités concernées ont aussi ordonné de réparer toutes les pannes survenant sur le réseau de distribution. "Le wali de Médéa a ordonné de mettre à contribution, si nécessaire, les moyens humains et matériels des autres daïras de la wilaya afin de parer à toute crise d'eau potable dans la région de Ksar El-Boukhari, en attendant l'arrivée des eaux du barrage de Koudiet Acerdoune (Bouira)", a précisé ce responsable. Les citoyens de Ksar El-Boukhari attendent impatiemment l'arrivée de l'eau de Koudiet Acerdoune (Bouira). . Ils doivent prendre leur mal en patience et attendre le transfert des eaux du barrage de Koudiet Acerdoune, un projet qui devra s'achever d'ici au premier trimestre de l'année prochaine, a estimé le même responsable. "L'eau du barrage de Koudiet Acerdoune n'arrivera pas à Ksar El-Boukhari avant le 1er trimestre de 2014, c'est pour cela que j'appelle les citoyens à prendre leur mal en patience pour pouvoir œuvrer rapidement à mettre fin à la crise d'eau potable qui sévit depuis le début de l'été", a-t-il affirmé. Contacté pour connaître la date de livraison de ce projet, M. Ahmed Chaib, directeur adjoint de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), a dit ne pas avoir d'informations sur le transfert d'eau à partir du barrage de Koudiet Acerdoune vers Médéa et Ksar El-Boukhari, où la situation était tendue depuis plusieurs jours. Malgré le retour au calme dans la ville de Ksar El-Boukhari, plusieurs citoyens sur la place "Al Babour" n'ont pas caché leur désarroi quant à ce stress hydrique qu'ils traversent depuis des années, notamment en période d'été. "Nous habitons dans le quartier de Dar El-Kouzina et l'eau n'a pas coulé dans nos robinets depuis plus de 20 jours", se sont plaints plusieurs jeunes de la ville, appelant les autorités de daïra et de la commune à trouver des solutions efficaces et urgentes afin d'en finir avec ce calvaire. Un autre homme, âgé de 45 ans, rencontré également pas loin du siège de la commune, a exprimé sa colère face à la forte pénurie d'eau que vivent les citoyens de son quartier (El-Ksar Leguedim), alimentés, alors, par camions citernes. Des actes de sabotage et des piquages illicites sur le réseau d'AEP ont aggravé la crise. Le secrétaire général de la daïra de Ksar El-Boukhari, M. Houdh, a tenu à préciser que plusieurs causes étaient à l'origine de "la crise d'eau potable qui s'est amplifiée, cette année, à Ksar El-Boukhari, ce qui a provoqué la colère des citoyens", a-t-il dit. "Des actes de sabotage ainsi que des piquages illicites commis par les riverains sur le réseau d'approvisionnement en eau potable (AEP) afin d'irriguer leurs cultures maraîchères et d'abreuver leur troupeaux, sont à origine de ce calvaire", a dénoncé le même responsable. Ces mêmes actes illicites ont été signalés notamment dans les localités rurales de Lahbiyel, dans la wilaya de Djelfa, ainsi que Bhalil (Médéa), où les riverains procèdent illégalement au raccordement de leurs foyers à la conduite principale du réseau qui a été réalisée dans les années 80. Ce phénomène est récurrent et a provoqué une forte baisse dans la quantité d'eau potable transférée vers la commune de Ksar El-Boukhari, alimentée à partir de puits de la commune de Benhar dans la daïra de Birine (Djelfa), située à 80 km au sud du chef-lieu de la daïra de Ksar El-Boukhari. "Dans les années 80, la quantité d'eau potable produite par ces puits dépassait les 75.000 m3, mais, maintenant, la production a sensiblement baissé et la quantité transférée aussi, en raison de tous ces problèmes", a encore expliqué M. Houdh. "Le réseau d'AEP est devenu incontrôlable en raison de sa longue distance, ce qui profite à ces personnes qui commettent ce genre d'actes", a-t-il déploré, avertissant que "de fermes mesures seront prises, à l'avenir, pour punir les contrevenants." Le même responsable a rappelé qu'un programme de réparation des dégâts causés sur le réseau de distribution est mis en œuvre, signalant, toutefois, des difficultés dans son application en raison des "oppositions de citoyens." A ce propos, il a fait savoir que des plaintes avaient été déposées contre les contrevenants auprès de la Gendarmerie nationale de Djelfa et de Médéa.