Le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd, a insisté, le 31 août dernier à Sétif sur la nécessité d'accorder un "intérêt particulier" aux ressources humaines avant tout investissement afin d'asseoir un tourisme d'avenir adapté aux infrastructures réalisées. M. Hadj Saïd a mis l'accent sur l'importance de former le personnel du secteur et d'amener les investisseurs à recruter un personnel qualifié "afin d'offrir des produits acceptables en matière de tourisme local et international". Et voilà que pas plus tard qu'hier, Mme Kirat Karima, sous-directrice de la formation et du suivi pédagogique au ministère du Tourisme et de l'Artisanat, indique que la demande sur la formation touristique devrait atteindre à l'horizon 2015 près de 35000 places pédagogiques. D'ailleurs faut-il rappeler d'emblée que le Schéma directeur d'aménagement touristique adopté par le gouvernement repose sur cinq axes dont un plan qualité qui prend en considération la formation et le recyclage des personnels des établissements hôteliers. "Il ne suffit pas de construire des hôtels haut standing si le personnel n'est pas à la hauteur", avait remarqué récemment le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd. Et c'est dans ce même ordre d'idées de se baser surtout sur la formation que Mme Kirat déclare que le ministère a décidé de "consacrer 5 % des programmes de formation à la gestion (Management) , 10 % à l'accueil, 25 % à l'hébergement et aux prestations y afférentes, 45 % à l'art culinaire et 15 % à d'autres prestations touristiques". Par ailleurs, Mme Nacer Bey a rappelé "les nouvelles mesures prises, après l'adoption par le gouvernement de la nouvelle carte de la formation touristique visant à assurer une répartition géographique harmonieuse des formations selon les pôles touristiques et l'amélioration des prestations, en vue de satisfaire les exigences des clients". Outre le recyclage de la main-d'œuvre disponible, le secteur aura besoin de près 30.000 nouveaux employés qualifiés à l'horizon 2014, en raison du nombre de lits qui seront réceptionnés à l'horizon de cette échéance. La politique du secteur repose sur le programme de formation initiale, ainsi que sur le recyclage et la mise à niveau du personnel pour l'amélioration des prestations touristiques. A cet effet, Mme. Nacer Bey a souligné "la place du système de formation dans la valorisation des ressources humaines dans le secteur du tourisme, qui constituent un investissement stratégique pour prendre en charge les besoins du développement touristique et relever les défis liés à la mise à niveau et aux exigences du marché du travail". D'autre part, Mme Kirat a relevé les "lacunes enregistrées en matière de formation touristique et l'incapacité de satisfaire la forte demande en raison de l'évolution et de la diversité de l'emploi dans le secteur touristique". Concernant l'offre, la directrice de la formation au ministère du Tourisme et de l'Artisanat, Mme Saliha Nacer Bey a indiqué que le secteur dispose actuellement de quatre instituts de formation d'une "capacité d'accueil de 880 places pédagogiques", ajoutant que "plus de 9 000 étudiants ont été formés au niveau de ces établissements". 1391 étudiants (34 promotions) ont été formés à l'Ecole nationale supérieure de tourisme (Hôtel El Aurassi-Alger) dont 54 durant l'année 2012-2013, a rappelé la responsable. 4419 étudiants ont été formés à l'Institut national d'hôtellerie et de tourisme (Tizi Ouzou) et à l'annexe de Tlemcen (dont 125 durant l'année 2012-2013) et plus de 3500 techniciens (40 promotions) ont suivi une formation à l'Institut national d'hôtellerie et de tourisme de Boussaâda dont 117 durant la même année, a-t-elle ajouté. En application de la nouvelle carte de la formation touristique, il a été procédé à l'élargissement des spécialités de ces écoles, a indiqué Mme Nacer Bey. Ainsi, l'Institut national des techniques hôtelières et de tourisme (INTHT) de Tizi- Ouzou et le centre d'hôtellerie et de tourisme de Boussaâda ont été promus en instituts nationaux d'hôtellerie et de tourisme pour former des techniciens et des techniciens supérieurs dans différentes spécialités. La responsable a évoqué en outre un projet de réalisation de deux écoles nationales supérieures de tourisme, l'une à Tipaza avec une capacité d'accueil de 1200 places pédagogiques et l'autre à Ain Temouchent avec une capacité d'accueil de 400 places pédagogiques. Et à propos de la nouvelle carte de la formation touristique visant à assurer une répartition géographique harmonieuse des formations, il faut savoir que celle-ci vise à définir de nouvelles filières dans la formation hôtelière et l'adaptation des connaissances aux nouveautés survenues dans le domaine du tourisme et la modernisation de la formation, conformément aux normes internationales en vigueur. L'objectif de cette démarche est d'assurer une formation de qualité tout en tenant compte des besoins du marché de l'emploi et de l'amélioration des prestations touristiques. La responsable a évoqué le rôle du secteur privé dans la formation des agents touristiques, soulignant qu'il existe actuellement 36 établissements agréés couvrant un taux de 20% de la formation touristique". Enfin et en raison de "la demande croissante" sur la formation touristique, le ministère recourt, pour la mise en œuvre de ses programmes de formation, aux établissements du secteur et aux centres relevant du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, dans le cadre de la convention de partenariat signée entre les deux ministères.