Selon les estimations du ministère des Finances, durant le premier semestre de l'année 2013, le montant de la fiscalité pétrolière recouvrée par l'Algérie est de l'ordre de 2.086 milliards DA, soit 27,5 milliards de dollars (mds usd). Ce montant était de 2.185,8 milliards (mds) DA à la fin du premier semestre 2012, en baisse de 4,5% sur un an. Elle était de 20,3 mds usd à la fin avril 2013 et de 8,2 mds usd à fin février. Les recouvrements versés au budget de l'Etat ont été de 1.616 mds DA (21,2 mds usd), précise un document du ministère. C'est le seuil de la fiscalité pétrolière fixé par la loi de finances (LF) 2013, basée sur un prix de référence du baril de pétrole à 37 dollars et un taux de change d'un dollar pour 76 DA. Le prix moyen du pétrole brut algérien était de 107,6 dollars entre janvier et juillet 2013 contre 110,9 dollars durant la même période en 2012. En incluant la fiscalité ordinaire, l'ensemble des recettes budgétaires recouvrées durant le premier semestre de l'année, a été de 3.172,2 mds DA (près de 42 mds USD), selon la même source. Les dépenses décaissées par le Trésor ont par ailleurs totalisé 2.896,3 mds DA (38 mds USD) durant la même période, dont près des trois quarts, soit 2.056,5,8 mds DA, ont été destinés au fonctionnement. Le solde global du Trésor affiche ainsi un déficit de 200,3 mds DA à la fin juin dernier contre un déficit de plus de 1.303 mds DA durant la même période en 2012, précise-t-on. La LF 2013 prévoit un solde négatif du Trésor de 2.889,6 mds DA, soit 17,9% du PIB. Pour rappel, lors de sa dernière sortie médiatique, il y a de cela quelques jours, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, avait affirmé que les principaux indicateurs économiques et financiers de l'Algérie se sont globalement consolidés en 2012, dans un contexte inflationniste ''historique", Selon le gouverneur de la BA Mohamed Laksaci, qui présentait le rapport 2012 sur l'évolution macroéconomique et financière de l'Algérie, le pays a connu à la fin de l'année dernière un ''léger'' raffermissement de sa croissance économique de 3,3% contre 2,8% en 2011, tirée par les performances du secteur hors hydrocarbures. Il a expliqué que la croissance économique en 2012 a été tirée par le secteur hors hydrocarbures qui a réalisé une hausse de 7,1% contre 6,1% en 2011, particulièrement celle du BTP et de l'industrie. ''Il s'agit de promouvoir un développement inclusif ancré sur le véritable potentiel de croissance hors hydrocarbures'', a affirmé M. Laksaci, précisant que ''le rôle des dépenses publiques comme stimulant de l'activité économique de production industrielle'' a été ''relativement faible''. Ce développement doit dès lors être modulé en fonction du niveau de la contribution des dépenses publiques ''à la réalisation de ce potentiel et l'expansion à terme des revenus hors hydrocarbures pour l'Etat'', préconise M. Laksaci. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque centrale a estimé que la crise qui caractérise le secteur pétrolier depuis 2006 et le recul des exportations algériennes de brut en volume en 2012 ''militent en faveur d'efforts de consolidation des finances publiques pour réduire leur vulnérabilité à l'égard des revenus d'hydrocarbures très volatils''. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué que les réserves de change avaient atteint fin 2012 quelque 190,66 milliards de dollars contre 182,22 milliards de dollars en décembre 2011. Ce niveau représente plus de trois années (36,5 mois) d'importations de biens et services, a-t-il précisé. M. Laksaci a, d'autre part, annoncé que la balance des paiements extérieurs courants a enregistré un excédent de 6,02 % du Produit intérieur brut (PIB), mais reste en deçà de la performance de 8,9% réalisée en 2011. Cette performance moins importante par rapport à 2011 s'explique par "la forte progression des importations des biens liée à l'envolée de la part relative des biens de consommation non alimentaires à 19,8% contre 15,6% en 2009'', a-t-il précisé. Le gouverneur de la Banque centrale a en outre souligné que la forte hausse des importations de biens de consommation non alimentaires en 2012 a contribué à la hausse des importations totales de biens, ajoutant qu'il s'agit là "d'une évolution à contre-courant de l'objectif stratégique de substitution aux importations et constituent une vulnérabilité à court terme pour la balance des paiements en Algérie". Les importations de l'Algérie se sont établies en 2012 à 46,80 milliards de dollars, alors que les exportations ont atteint 73,98 milliards de dollars.