De simples petits cadenas peuvent faire peur en Algérie. L'amour, la liberté, la joie, la paix … eux aussi font peur. Ce qui s'est passé hier matin au pont de Télemly confirme que les Algériens ne sont pas près d'aimer, et de connaître la gaité. Ainsi, une quinzaine de jeunes, la plupart des journalistes, se sont rassemblés pour sceller leur amour, hélas ! La police était au rendez-vous ! Ces jeunes journalistes étaient au rendez-vous, munis de petits cadenas, les yeux qui brillent. A peine descendus des voitures, qu'un des policiers apparemment bien préparés, s'est approché des jeunes, en leur demandant de quitter les lieux. Ces derniers, ignorant le crime qu'ils venaient de commettre, ont demandé des explications aux policiers, qui ne se sont pas gênés de hausser le ton … Refusant l'intimidation, ils vont même jusqu'à essayer d'accrocher leurs cadenas. Le comble, les forces de l'ordre ont même permis aux habitants des quartiers voisins d'élever la voix et d'insulter les journalistes. Les agents de la sécurité ne sont pas intervenus pour protéger les jeunes, ils sont plutôt intervenus pour semer le désordre. Comment explique-t-on qu'un policier dise à un opposant de l'initiative " venez défendre votre quartier " ? Défendre le quartier contre quoi au juste ? Des cadenas ou encore l'amour, pis encore la liberté ? Les jeunes filles qui participaient à l'évènement se sont vues attribuer les pires des insultes, et point de forces de l'ordre pour les protéger ! Ils ont préféré demander les cartes de presse aux journalistes. Voire les retirer à certains. Désormais les policiers ne connaissent plus la loi. Comment est-il possible qu'un journaliste ne puisse faire une petite couverture dans la rue ? Alors qu'il a accès aux grandes institutions de l'Etat ? De quel droit, les intégristes empêchent-ils les jeunes de s'aimer ? Le pont Télemly appelé aussi " pont du suicide ", semble aimer les jeunes, mais les jeunes ne l'aiment pas, ils préfèrent se suicider là-bas au lieu d'accrocher un petit cadenas. Ainsi, il convient de rappeler que la première incitative du " pont de l'art " a suscité la semaine passée une grosse polémique en Algérie. Les intégristes, munis d'armes blanches, ont même enlevé les cadenas la nuit. La police n'était pas intervenue pour les en empêcher ! Hélas, l'intolérance a encore de beaux jours en Algérie…