Progressivement, une tradition nouvelle s'instaure. Celle des auditions des ministres par le président de la République, ce qui implique fatalement l'évaluation des bilans réalisés par secteur. Quant au bilan, il y a bien sûr les résultats obtenus et la contrainte éventuelle à lever. Le Président aura également à évaluer la capacité à mettre en œuvre la réglementation, le processus de conduite de cette mise en œuvre, l'ajustement des moyens aux objectifs poursuivis, aussi bien les moyens humains que matériels, les problèmes de motivation dans la chaîne de commandement intermédiaire. Par les ressources financières immenses injectées dans le programme de développement, l'Etat s'est accordé la crédibilité de ses intentions. Il s'est également accordé la légitimité pour engager l'avenir, donc celle d'établir des lois fixant sur le long terme par exemple la politique de l'emploi, celle de la ville, de l'aménagement du territoire, celle de l'environnement, celle de l'industrie, engageant ainsi une organisation de long terme. Les engagements à long terme peuvent ne pas trouver de la considération auprès de l'opinion publique, par exemple, intéressée par le présent et le court terme, mais cela relève d'une vision lucide et de courage que de fixer un objectif lointain et les voies à emprunter pour y parvenir en gardant le cap. Les auditions des ministres surviennent après que le Président ait procédé personnellement à des visites de travail sur le terrain, ce qui lui a permis de savoir si les buts poursuivis ne peuvent être atteints par les moyens mis en œuvre dans le cadre de l'organisation du travail et du partenariat en place.