Le ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra, a déclaré, jeudi dernier, à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, au sujet des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de l'Agenda de développement post-2015 qui les remplacera, que les ambitieux programmes socio-économiques engagés par l'Algérie depuis 2000 lui ont permis de réaliser la plupart des OMD. Et c'est ce qui montre la ''participation active'' de l'Algérie aux différentes consultations sur l'Agenda mondial de développement post-2015. Il est important de rappeler d'emblée que ce nouvel Agenda post-2015 est appelé à prendre le relais des 8 OMD qui recouvrent de grands enjeux humanitaires et dont l'échéance arrivera en avril 2015, mais que plusieurs pays en développement n'auront pas pu totalement réaliser d'ici cette date. C'est ainsi qu'intervenant lors de la Réunion de haut niveau sur les OMD et l'Agenda post-2015, tenue dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU, M. Lamamra a affirmé que la participation de l'Algérie dans l'élaboration de ce prochain programme mondial traduisait sa volonté à contribuer de manière constructive à l'enrichissement du débat international sur cet agenda. A ce propos, le système des Nations unies a organisé des consultations nationales dans 83 pays, dont l'Algérie, pour la définition de ce prochain Agenda de développement. D'autant plus, a-t-il relevé, l'Algérie a mené ces efforts de développement tout en faisant preuve de solidarité avec les pays les moins nantis non seulement en allouant des aides multiformes aux pays touchés par des crises et des calamités naturelles mais aussi en effaçant la dette qu'elle détenait sur les pays les plus pauvres en Afrique et d'autres régions du monde.
Les importants progrès réalisés par l'Algérie dans les OMD Au sujet de la mise en œuvre des OMD en Algérie, le ministre a fait que ces progrès réalisés par l'Algérie, portent respectivement sur l'éradication de la pauvreté, l'éducation pour tous, l'égale participation hommes-femmes dans le processus de développement, la lutte contre la mortalité maternelle et infantile et la protection de l'environnement. Pour certains volets des OMD qui n'ont pas encore été parachevés, M.Lamamra s'est dit ''confiant'' que d'autres progrès seront réalisés par l'Algérie d'ici l'échéance 2015. Par ailleurs, et au niveau africain, M. Lamamra a rappelé devant l'ONU que le 21ème Sommet de l'Union africaine de mai dernier avait décidé de la mise en place d'un comité de haut niveau des chefs d'Etat et de gouvernement pour le programme de développement post-2015, appelé ''Comité des 10''. Ce Comité africain, dont l'Algérie est membre, a tenu sa première réunion lundi dernier à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, afin de définir une position africaine commune pour porter à la communauté internationale les préoccupations de l'Afrique pour le Programme de développement post-2015. Donnant le point de vue de l'Algérie sur les paramètres à prendre en compte dans l'élaboration de l'Agenda post-2015, le chef de la diplomatie algérienne a mis, tout d'abord, l'accent sur la nécessité d'une ''évaluation rigoureuse'' du programme des OMD avec ses points forts et ses faiblesses avant la formulation définitive du prochain cadre. De plus, l'autre élément préconisé par le ministre est la coopération et la solidarité internationales qui, selon lui, devraient être ''un élément fondamental'' de l'approche à adopter pour l'après-2015. Sur ce point précis, M. Lamamra a prévenu qu'il était essentiel que l'Agenda de développement post-2015 ne soit pas marqué par des ''conditionnalités'' en matière de coopération et d'aide au développement. En effet, a-t-il expliqué, bien que la bonne gouvernance (droits de l'homme, Etat de droit) soit essentielle, il importe d'œuvrer, cependant, à ''la réalisation d'un équilibre entre les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels.''
M. Lamamra et les dossiers d'actualité Abordant tour à tour les grands dossiers d'actualité lors de son discours, M. Lamamra a affirmé que l'Algérie était "naturellement solidaire" des peuples arabes qui, cependant, vivent des ''transitions difficiles'' dans une étape de transformation démocratique et socioéconomique particulièrement délicate. L'Algérie, a-t-il ajouté devant l'ONU, ''encourage la promotion de solutions politiques aux crises de gouvernance ainsi que la gestion consensuelle des périodes de transition.'' Néanmoins, a-t-il précisé, les solutions militaires ''ne sont ni possibles ni souhaitables'' dans ces contextes de polarisation des sociétés et d'exacerbation de particularismes et de dissensions. Réaffirmant le rejet de la menace et de l'emploi d'armes de destruction massives M. Lamamra a noté que l'Algérie condamnait l'usage d'armes chimiques dans le conflit syrien quels qu'en soient les auteurs. Devant la tribune de l'ONU, le ministre a aussi évoqué le conflit israélo-palestinien au sujet duquel il a salué les efforts des Etats-Unis pour la reprise des négociations. A ce propos, il a noté que l'Algérie souhaitait que la communauté internationale puisse redoubler d'exigence en faveur de l'établissement rapide d'un Etat palestinien reconnu dans ses frontières de juin 1967 avec El Qods comme capitale. Concernant la question sécuritaire dans la région du Sahel, M. Lamamra a déclaré que l'Algérie, qui continue d'être ciblée par le terrorisme international, telle l'attaque terroriste majeure menée contre le complexe gazier de Tiguentourine en janvier dernier, ''apporte une contribution effective à la conjugaison des efforts pour la sécurité collective dans l'espace sahélo-saharien ainsi que dans le reste de l'Afrique''. S'exprimant sur la question du Sahara occidental, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé que ''l'Algérie est résolument attachée au droit des peuples à l'autodétermination''. L'Algérie, a-t-il poursuivi, ''soutient l'intensification des efforts de l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, en vue d'amener les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à lever, par la négociation, tous les obstacles pour permettre au peuple du Sahara occidental de déterminer librement son avenir.'' D'autre part, M. Lamamra a aussi appelé à la réforme du fonctionnement des Nations unies en insistant notamment sur celle du Conseil de sécurité pour une représentation équitable notamment pour l'Afrique pour l'attribution de sièges permanents, et a, par ailleurs, insisté sur la levée du blocus imposé à Cuba ainsi qu'à la bande de Ghaza. Sur un autre registre, le ministre s'est exprimé sur la candidature de l'Algérie pour un siège au Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour la période 2014-2016 et a explicité les facteurs qui militent en faveur de cette candidature.