Mauvaise nouvelle ! L'état de la mythique mosquée Ketchaoua, monument classé, s'aggrave. A tel point que son minaret menace de s'effondrer partiellement depuis quelque temps. La bonne nouvelle, c'est que le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville a signé un protocole d'accord avec l'Agence turque de coopération et de coordination portant restauration de la moquée Ketchaoua d'Alger. Selon les termes de l'accord, l'Agence Turque devra prendre en charge toutes les phases de l'opération de restauration, depuis les études du projet jusqu'à la remise des clés, sans contrepartie financière, soit sans aucune dépense à la charge de l'Etat, a indiqué le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune. Cette opération permettra à la partie algérienne de tirer profit de l'expérience turque en matière de restauration des mosquées en tant que pays pionnier dans la préservation de ce genre de sites historiques, a estimé M. Tebboune lors de la cérémonie de signature de l'accord. Des spécialistes désignés par le ministère de la Culture bénéficieront, à titre gracieux, d'une formation supervisée par l'Agence turque en matière de restauration. Une cellule algérienne spécialisée dans la restauration sera ensuite créée par les experts formés en vue de prendre en charge la restauration de ce genre de sites. Concernant les raison du choix de la mosquée Ketchaoua, le ministre a estimé que la "restauration de ce joyau architectural" requiert "une "grande importance" eu égard à sa dimension historique soulignant que l'engagement de la partie turque à réaliser ce projet dénote "la profondeur des relations" existant entre les deux pays. Le président de la délégation turque, Cihat Bagdat, a affirmé, pour sa part, que le projet sera réalisé dans le cadre d'un travail entre les experts algériens et turcs dans le but de préserver l'authenticité de ce chef-d'œuvre architectural. Il a estimé que cet accord marquera le début d'une coopération fructueuse entre les deux pays dans le domaine de la restauration des vestiges historiques et la préservation du patrimoine humain commun. Il permettra également un échange d'expériences entre l'Algérie et la Turquie dans ce domaine à travers des opérations communes de restauration au profit d'autres pays, selon M. Bagdat. L'Agence turque engagera prochainement une série de réunions avec la partie algérienne pour discuter des différents volets du projet, notamment le choix du bureau d'étude, des entreprises de réalisation, de la date du lancement du projet et des délais de réalisation. Les deux parties comptent procéder prochainement à la signature d'autres protocoles pour la restauration de trois sites historiques à la faveur de l'accord conclu entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, lors de la visite qu'il a effectuée en juin dernier à Alger. Pour rappel, la mosquée Ketchaoua, mélange de styles architecturaux romano-byzantin et arabo-turc, a été bâtie vers 1613 et agrandie en 1794 par le dey Hassan. Le monument, comprenant deux minarets dont la façade est décorée de mosaïques, a été transformé en 1832 en cathédrale par le colonisateur français qui, dès son débarquement en Algérie, a travaillé à la déculturation et à l'acculturation systématique du peuple pour pouvoir mieux l'asservir, le dominer et le coloniser. Ketchaoua ne sera d'ailleurs pas la seule victime de la furie destructrice de la France.