L'Intersyndicale de la santé regroupant le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), et le Syndicat national des psychologues (SNAPSY), a tiré, avant-hier, la sonnette d'alarme sur les différents problèmes dans lesquels se débat le secteur de la santé depuis plusieurs années. En effet, lors d'un point de presse animé hier en son siège sis à Hussein Dey, le porte-parole de cette entité syndicale M. Khaled Keddad a tenu à rappeler que depuis le gel du mouvement de grève au mois de juin dernier, aucun engagement n'a été tenu par la tutelle ministérielle, qui avait " soi-disant " ouvert les portes du dialogue. Le collectif des syndicats a, par ailleurs, exprimé sa disponibilité à coopérer avec le ministère et a appelé à l'assainissement du secteur de la santé publique, ainsi qu'à la prise en charge de leur plate-forme de revendications socioprofessionnelles. Les trois syndicats ont notamment mis l'accent sur la prise en charge des problèmes du secteur, qui nécessite, selon eux, un "assainissement et une amélioration des conditions de travail". Ils ont, à ce propos, fait part de leur disponibilité à coopérer et à "travailler avec le nouveau ministre de la Santé pour résoudre les problématiques qui secouent le secteur de la santé". M. Keddad a rappelé aussi que rien de positif n'a été apporté à la santé depuis l'installation de l'ancien ministre à la tête de ce secteur, " M. Ziari n'a fait qu' empiré les choses, il a provoqué des conflits et de l'instabilité au lieu de renouer les liens avec les partenaires sociaux " a-t-il déploré. M. Keddad a tenu aussi à dénoncer le favoritisme qui touche les corps de la santé en indiquant que " la gestion du ministère se fait au profit de personnes faisant partie du corps hospitalo-universitaire au détriment des autres". Il a également déploré le fait que l'état refuse l'abrogation de la disposition réglementaire autorisant l'exercice par les spécialistes du secteur public d'une activité complémentaire dans les cliniques privées. Concernant l'installation du nouveau ministre Abdelmalek Boudiaf, l'intersyndicale s'est réunie sur le même avis en disant que la résolution des problèmes du secteur de la santé ne se fera pas en changeant à chaque fois de ministre, et que ces changements ne feront pas de miracles. Cependant, les représentants de l'intersyndicale se disent prêts à dialoguer et donner toutes les propositions possibles pour sortir le secteur de cette longue maladie. A cet effet, ils ont indiqué qu'une demande d'audience a été déposée il y a une dizaine de jours au niveau du ministère, et qu'ils attendent à qu'ils soient reçus par les responsables. D'autre part, les conférenciers ont indiqué que la décision du ministre portant à la fermeture de 15 hôpitaux suite à l'opération d'inspection à travers le territoire national, est une décision irréfléchie et insensée. "Cette mesure ne réglera pas le problème, ça ne fera que l'empirer " a déclaré à cet effet, Lyes Merabet président de L'SNPSP. Les revendications des trois syndicats de la santé portent notamment sur l'amendement des statuts particuliers, la révision des salaires, l'amélioration des conditions de travail et à l'ouverture des concours d'accès aux postes de responsabilités. Les trois syndicats de la santé avaient entamé une grève cyclique de trois jours, depuis le mois d'avril dernier, qu'ils avaient gelée au mois de juin dernier après une réunion de travail avec le ministère de la Santé qui s'était engagé à prendre en charge leur plate-forme de revendications.