En marge d'une séance plénière au Conseil de la nation, consacrée aux questions orales, le ministre du Travail, de l'emploi et de la Sécurité sociale, M. Mohamed Benmeradi a fait savoir que près d'un million de personnes ont bénéficié de contrats de pré emploi. A cet égard, le ministre a précisé que des modifications ont été apportées à la formule de pré-emploi en vue de titulariser les bénéficiaires de ces contrats. M. Benmeradi a réitéré l'engagement du gouvernement à accompagner et aider ces jeunes, notamment les universitaires, à acquérir une expérience et un savoir-faire. Concernant le recrutement de ces jeunes dans l'administration publique, le ministre a précisé que le recrutement se fait dans le cadre de la loi de finances qui accorde de nouveaux postes d'emploi à l'administration en fonction des moyens matériels disponibles, soulignant que la priorité est accordée aux jeunes qui travaillent dans le cadre des contrats de pré-emploi. Pour rappel, le dispositif du pré-emploi qui a été mis en place depuis quelques années prend partiellement en charge les salaires des jeunes diplômés demandeurs d'emploi pendant une période pouvant aller jusqu'à 3 ans. Un dispositif bien assimilé par les employeurs du secteur privé. Ainsi, en dépit de la diversité des instruments et de l'ampleur des moyens financiers mobilisés, l'Etat peine à contenir l'ampleur du phénomène du chômage des jeunes Algériens. Le ministre a mis en exergue l'importance des contrats pré-emploi pour permettre aux diplômés des universités et des instituts de formation d'"acquérir l'expérience et le savoir-faire professionnels et faciliter leur intégration dans le monde du travail contre un salaire ou leur formation pour leur permettre de créer leurs propres petites entreprises". Il convient, par ailleurs, de noter que cette "astuce anti-chômage", considérée comme un passage inévitable pour des milliers de jeunes diplômés de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle, n'a pas tardé, en effet, à susciter le mécontentement des jeunes recrutés. Les défaillances de la politique de l'emploi adoptée par l'Etat ne semblent pas pouvoir "dépanner" le mal du chômage longtemps. Par ailleurs, le ministre a souligné, à la même occasion, que plus de 167 000 jeunes dont 16 000 titulaires de diplômes universitaires ont été recrutés entre janvier et août 2013. D'autre part, M. Benmeradi a rappelé l'importance du plan d'action de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage adopté par le gouvernement et appliqué depuis 2008. Le ministre a relevé "la nécessité de créer un équilibre constant entre les diplômés universitaires et les exigences croissantes du marché de l'emploi en créant un partenariat durable entre l'université et les entreprises économiques afin d'améliorer les programmes de formation en les adaptant aux exigences du monde du travail". Le ministre a rappelé les amendements intervenus dans les dispositifs d'emploi relatifs aux contrats-pré emploi en 2011 qui étaient axés essentiellement sur l'amélioration des "salaires des contractuels dans le cadre du dispositif et la prolongation de la durée de travail d'une année à trois ans renouvelables". Concernant les contrats de travail soutenus à la demande des entreprises productives, le ministre a souligné que "le gouvernement contribue au paiement des salaires des travailleurs contractuels pour une durée de trois ans". Par ailleurs et s'agissant de l'encouragement de l'intégration professionnelle dans l'administration publique, le ministre a souligné que le gouvernement a adressé deux circulaires en avril 2011 et juillet 2013 aux administrations publiques portant recrutement de jeunes en fonction des postes vacants notamment dans 10 wilayas du sud du pays et la consécration de 20% des programmes d'investissement public aux petites entreprises au profit de jeunes. Pourtant, ces chiffres ne reflètent guère la réalité. En effet, à regarder de plus près, le marché du travail a subi un changement de fond, qui tranche avec les données qui ont longuement dominé ce secteur. Les jeunes aujourd'hui souffrent le martyre pour trouver un emploi, et la plupart du temps, ils s'orientent vers d'autres spécialités. Le fait que les responsables de plusieurs secteurs reconnaissent que la machine économique du pays est au ralenti et nécessite incontestablement d'être mise en marche avec la création d'un marché de l'emploi capable de répondre à la demande des chômeurs est, par ailleurs, la vraie stratégie de lutte contre le chômage. D'autant que les options de l'Anem et compagnie n'apportent pas beaucoup pour le développement économique et pour la vie des jeunes recrutés. Pourquoi alors ces postes de travail et ces solutions anti-chômage de courte durée ?